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Source du texte: Lecture
Le 25 septembre 2015, l’autrice jeunesse Mireille Messier invite pour la première fois les lecteurs francophones de la province à acheter un ouvrage écrit par une ou un Franco-Ontarien. Le but? « Poser un geste concret pour faire rayonner la culture et les talents d’ici ».
Calquée sur la campagne québécoise qui se déroule chaque année le 12 août, cette initiative a depuis trouvé son public et participe activement à faire découvrir les talents locaux.
Afin de fêter cette première décennie, les équipes de Radio-Canada partout en Ontario ont partagé leurs aventures littéraires, qu’elles soient anciennes ou récentes, pour témoigner de la vivacité de la province, mais aussi donner des idées de lectures à ceux qui s’intéresseraient à cette culture singulière.
Romans
Marie-Thé Morin – Départs, éd. Prise de parole (2024)
La couverture du livre de Marie-Thé Morin.
Photo : Éditions Prise de parole
Départs est le deuxième volet d’une trilogie commencée avec Errances (éd. Prise de parole, 2021). Il s’agit d’une nouvelle aventure pour Anaïs et Bobby, deux fantômes qui résident au motel Rayon-de-Lune.
Ce livre peut se lire indépendamment du premier, puisqu’il s’agit d’une enquête menée par Anaïs. Elle essaie de découvrir l’histoire de la jeune fille assassinée et abandonnée sur le stationnement du motel. Au fil des pages, on découvre un univers peuplé de morts qui tentent de mener leur existence tant bien que mal, à la lisière du monde des vivants.
Marie-Josée Martin – Après Massāla, éd. Prise de parole (2021-en cours)

« L’Ordre et la Doctrine » est le premier tome d’une trilogie d’anticipation annoncée aux Éditions Prise de parole.
Photo : Éditions Prise de parole
La série Après Massāla a débuté en 2021 avec L’Ordre et la doctrine et s’est poursuivie plus tôt cette année avec Ventrées. Ces uchronies aux accents féministes se déroulent dans un univers lointain où l’équilibre entre les sexes est menacé par une série d’attentats.
D’une grande qualité d’écriture, le monde imaginé et construit mot après mot par Marie-Josée Martin est digne de figurer aux côtés des maîtres de la science-fiction, d’Isaac Asimov à Ursula K. Le Guin.
Chloé LaDuchesse – L’incendiaire de Sudbury, éd. Héliotrope (2022)

Le roman « L’incendiaire de Sudbury » de Chloé LaDuchesse est publié dans la collection Noir des éditions Héliotrope.
Photo : Radio-Canada / Daniel Aubin
À travers ce roman, qui se déroule dans un Sudbury glauque et satirique, on suit Emmanuelle. La conceptrice de sites Web, qui vit d’un contrat à l’autre, se met en tête de retrouver son amant disparu après avoir découvert son agenda.
Didier Leclair – Le prince africain, le traducteur et le nazi, éd. David (2024)

La couverture du roman de Didier Leclair, « Le prince africain, le traducteur et le nazi ».
Photo : Éditions David
L’histoire se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, dans un Paris occupé par les Allemands. On y suit Jean de Dieu, traducteur et secrétaire du Prince Antonio, qui a fui au Portugal.
Jean de Dieu fréquente d’autres indigènes
comme on les appelle alors et se joue de l’armée de l’occupant afin de parvenir à organiser le départ de la compagne du prince, une juive du nom de Sarah.

Didier Leclair à la Billetterie.
Photo : Radio-Canada / La Billetterie
Hélène Koscielniak – Génération sandwich, éd. L’Interligne (2020)

La couverture du livre d’Hélène Koscielniak, Génération Sandwich.
Photo : Éditions L’Interligne
Dans ce livre, on suit le quotidien de Lianne Ménard qui fait partie de la génération sandwich
, appelée à prendre soin à la fois de ses parents âgés et de ses enfants adultes.
L’ouvrage est constellé de références ontariennes qui donnent l’impression aux francophones de la province que les personnages partagent leur quotidien.
Marie-Hélène Larochelle – Toronto jamais bleue, éd. Léméac (2024)

Couverture du livre « Toronto jamais bleue » de Marie-Hélène Larochelle.
Photo : Léméac Éditeur
Toronto jamais bleue se passe dans un univers peu abordé en littérature, celui des itinérantes doublement victimes dans la rue, parce que nées femmes. Hannah, Carol et les autres baignent dans un monde interlope fait de catastrophes quotidiennes dont elles sortent comme elles peuvent. L’ouvrage a valu le prix Jeannette Bertrand à son autrice.
Poésie
Patrice Desbiens – L’Homme invisible / The Invisible Man, éd. Prise de parole (1981)

« L’Homme invisible/The Invisible Man » de Patrice Desbiens, Prise de parole, 1981.
Photo : Prise de parole
Incontournable de la littérature franco-ontarienne, ce recueil de poèmes a la particularité d’alterner une page écrite en français avec la traduction
de la même page en anglais. Au fil de la lecture, on réalise que le passage d’une langue à l’autre diffère, qu’il y a des nuances qui manquent et des concepts qui n’existent que dans un des deux univers linguistiques.

L’animatrice Annie Desrochers parle de « L’Homme invisible / The Invisible Man » en avril 2015.
Photo : Radio-Canada
Théâtre
Michel Ouellette – French Town, éd. Prise de parole (1994)

French Town, Michel Ouellette, Prise de parole, 2014.
Photo : Pise de parole
French Town est une tragédie contemporaine qui met en scène les Bédard. Les trois enfants adultes rappellent l’histoire de leur famille dysfonctionnelle et, à travers leurs dialogues, illustrent la subjectivité de la mémoire tout en exposant le rapport entre langue et identité.
Le texte a remporté le prix du Gouverneur général en 1995.
Jean-Marc Dalpé – Le Chien, éd. Prise de parole (1987)

« Le chien » de Jean-Marc Dalpé, Prise de parole, 1987.
Photo : Prise de parole
Dans le ciel du nord, le soleil ne veut pas aller se coucher. Un chien fou s’enrage. C’est ce soir où Jay revient après un long voyage qui a duré sept ans. Le fils doit faire face au père et, pour l’amour de sa mère et de sa sœur, doit aussi en finir avec lui.

Le téléjournal Ottawa-Gatineau, avec Mathieu Nadon et Daniel Bouchard
Photo : Radio-Canada
Alain Doom – Un neurinome sur une balançoire, éd. Prise de parole (2015)

La couverture du livre, « Un neurinome sur une balançoire » d’Alain Doom.
Photo : Éditions Prise de parole
Avec ce premier texte, Alain Doom revient sur le cancer qui l’a accompagné lors de son installation à Sudbury. Il en témoigne dans ce monologue polyphonique
grâce à une écriture poétique et profondément humaine où il évoque aussi le souvenir d’un père disparu, d’un poète silencieux et d’un guérisseur bienveillant.
Livres jeunesse
Céleste Kurcz – Les aventures de Coralie la coccinelle – le voyage dans l’espace, éd. FriesenPress (2021)

Celeste Kurcz, enseignante et auteure du livre ‘Les aventures de Coralie la coccinelle, un voyage dans l’espace’.
Photo : Radio-Canada / Lisette Leboeuf
Coralie est une petite coccinelle avec une grande imagination. Dans ce premier livre à visée pédagogique, elle visite le système solaire. À la fois roman et recueil d’activités, cet ouvrage a pour ambition d’emmener petit et grand à l’aventure.
Dominique Demers – La Mystérieuse bibliothécaire, éd. Québec Amérique (1997)

La couverture du roman « La Mystérieuse bibliothécaire ».
Photo : Éditions Québec Amérique
Ce roman, étudié dans certaines classes en Ontario, raconte l’histoire de Mademoiselle Charlotte, la nouvelle bibliothécaire de Saint-Anatole. Elle veut déménager la bibliothèque, acheter des livres neufs et donner le goût de la lecture aux enfants. Mais il faut de la magie pour y parvenir. L’histoire est farfelue, pleine d’imagination et (pour certains) réussit le plus grand souhait de Mademoiselle Charlotte!
Essais
Tomson Highway – Rire avec le trickster, éd. Prise de parole (2024)

La couverture du livre « Rire avec le Trickster » de Tomson Highway.
Photo : Éditions Prise de parole
Dans cette collection d’essais, traduite par Jonathan Lamy, Tomson Highway explore cinq thèmes : la langue, la création, le sexe, l’humour et la mort. Il dresse une comparaison entre les mythologies chrétiennes, classiques et autochtones, en l’occurrence, cri, un hommage à ses origines. Le sourire qu’il met dans son écriture est contagieux !
Sylvie Bérard – Mes morts jeunes, éd. Prise de parole (2025)

La couverture du livre de Sylvie Bérard, « Mes morts jeunes ».
Photo : Éditions Prise de parole
Dans cet essai autobiofictionnel, l’autrice fait une série de portraits des êtres chers qui l’ont quitté quand elle était jeune. Un livre lumineux sur le deuil, un sujet dont on ne discute pas si souvent.
Rolande Faucher – Jean-Robert Gauthier Convaincre… sans révolution et sans haine
, éd. Prise de parole (2008)

L’ouvrage de Rolande Faucher, « Jean-Robert Gauthier, Convaincre sans révolution et sans haine ».
Photo : Éditions Prise de parole
L’ouvrage de Rolande Faucher commence par l’affirmation l’Ontario français connaît peu ses héros
. Pourtant, à travers un travail minutieux dans les archives, l’autrice met en relief l’histoire de Jean-Robert Gauthier (1929-2009), qui pourrait prétendre à ce titre.
M. Gauthier a défendu les droits des Franco-Ontariens sur tous les fronts. Le contexte de l’époque, riche en avancées pour la communauté, ainsi que les acteurs du milieu y sont bien vulgarisés. Il s’agit d’un voyage dans le temps dans les luttes de la francophonie ontarienne de la deuxième moitié du XXe siècle.
Article réalisé avec les suggestions d’Isaac Adams, Daniel Aubin, Diego Elizondo, Andréanne Germain, Lisette Leboeuf, Frédéric Projean, Gabrielle Sabourin, Katia St. Jean, Sarah Tomlinson et Pierre-Mathieu Tremblay.