
Tout lire sur: Revue Les Libraires
Source du texte: Lecture
Peu de groupes ont autant marqué la musique que les Beach Boys. Créé en 1961 à Hawthorne, en Californie, par les frères Wilson, leur cousin Mike Love et leur ami Al Jardine, ce groupe de pop-rock américain s’est fait connaître grâce à ses harmonies vocales et ses mélodies ensoleillées. Inspirés par la culture surf, les voitures et la jeunesse californienne, les Beach Boys représentent parfaitement le fameux « California Sound ». Écouter leurs chansons, c’est retrouver l’esprit léger de la jeunesse, le soleil, la plage et la liberté. Mais qu’en pensent nos auteurs? Les Beach Boys leur donnent-ils vraiment des Good Vibrations? Notre robot lecteur a mené l’enquête.
1. Un petit pas pour l’homme, Stéphane Dompierre (Québec Amérique)
« Un jeune musclé épilé me tend un papier où il est inscrit “Goodbye Grincheux”. Par les Peach Boys. Je lui demande s’il parle anglais. Pas du tout, qu’il me dit. Je m’en serais douté. Je lui donne une compilation des Beach Boys incluant Good Vibrations. Il est heureux. “Quand je danse là-dessus, les filles y crisent!” Je lui fais un sourire compatissant en lui indiquant le chemin vers la caisse. »
2. Le partage de l’intime : Histoire, esthétique, politique, cinéma, Frédérique Berthet et Marion Froger (PUM)
« Pour continuer avec l’exemple de la chanson pop, le caractère révolutionnaire du disque Pet Sounds des Beach Boys en 1966 est dû non pas au fait que Brian Wilson y ait fait éclater les paramètres de la chanson pop, mais plutôt qu’il en ait augmenté la richesse musicale autant qu’il était possible de le faire au sein de ces paramètres. Considérons à ce titre seulement les multiples changements de clés de la chanson “God Only Knows”, la volonté qui y est exprimée de reporter la résolution de sa mélodie beaucoup plus loin dans le morceau que ce à quoi la chanson pop nous avait jusque-là habitués, et les échos mis en place entre ce choix esthétique et le propos de la chanson. Malgré son caractère novateur, ce morceau accepte les contraintes formelles de la chanson pop : il ne dure que 2 minutes et 55 secondes. »
3. En explosion devant nos yeux, Dominique La Salle (XYZ)
« C’est l’été depuis hier, le soleil ne veut plus se fermer la gueule. J’ai écouté ton vinyle des Beach Boys, celui où les Beach Boys flattent un lama. J’essaie de survivre au bonheur éclatant des autres. Dans le voisinage, ça sent le BBQ. Des apéros de ruelle éclatent et se résorbent. Tu serais allée les rejoindre pour faire durer la fête. J’ai eu l’impression, nettement, d’entendre ta voix dans la mêlée. Un rire comme le tien, il n’y en a pas des millions. J’écoute tes disques et je fume tes joints. »
4. Utopia Avenue, David Mitchell (Alto)
« Angus s’est assoupi. Elf se demande ce que ça fait d’être le garçon. Son oreiller écrase le visage d’Angus au point de le déformer. Chaque amant est une leçon et la leçon d’Angus c’est que la bonté est sexy. Les Beach Boys chantent “Don’t Talk (Put Your Head On My Shoulder)” sur Radio Bluebeard. C’est une chanson beaucoup plus bizarre qu’elle veut bien le faire croire, se dit Elf. »
5. Surf, Erica Drolet et Pauline Mathiot (Parfum d’encre)
« Quelques dizaines d’années passent, et on peut apercevoir de plus en plus de personnes ici et là attraper des vagues en ligne droite avec leurs planches de bois hyper lourdes. Nous sommes encore bien loin du surf acrobatique qu’on connaît aujourd’hui, mais tranquillement, l’équipement et la manœuvrabilité des planches évoluent. C’est alors que les films de surf Gidget (1959) et The Endless Summer (1966) font leur apparition au grand écran et engendrent un intérêt inouï pour le sport. La chanson Surfin’ USA des Beach Boys résonne à la radio. Le surf — et le look du surfeur à la peau bien dorée! — prend son envol comme mouvement de contre-culture. »
6. Le classique fait pop!, Danick Trottier (XYZ)
« Alors que Brian Wilson traverse une crise existentielle au cours de l’année 1965 qui le conduit à abandonner les tournées de concerts – les Beatles en feront de même à partir de l’été 1966 –, le studio devient pour les deux formations un investissement artistique à part entière aux côtés d’un réalisateur. Ce sera George Martin pour les Beatles et Brian Wilson lui-même pour les Beach Boys, chacun assumant un rôle de guide pour définir le contenu artistique recherché. C’est ainsi que l’album concept voit le jour : un disque conçu comme un tout à travers une idée, une vision ou une sonorité, la liaison entre les chansons devant être prédominante. Le moment est important dans les annales du rock puisqu’il constitue une avancée quant à l’originalité que peut revendiquer cette musique : si l’approche phonographique est prégnante à l’époque avec l’album comme produit, autant en faire un objet unique où prédomine une conception singulière. Les Beach Boys lancent la danse en mai 1966 avec Pet Sounds, suivi en juin par Freak Out! des Mothers of Invention, puis en août par Revolver des Beatles. Même si on crédite les Beach Boys pour le premier album de ce genre, on voit bien que l’idée était dans l’air et qu’elle allait rapidement faire boule de neige. »
7. Paul dans tous ses états : Carnets d’Amérique, Paul Houde (Libre Expression)
« Charles Manson voulait devenir musicien. Il a vécu un temps avec Dennis Wilson, le batteur des Beach Boys, et a même écrit une chanson qui a été endisquée par le groupe californien, d’abord comme face B d’un single, en 1968, puis sur leur album, lancé en février 1969. Les paroles de la chanson, qui s’intitulait au départ “Cease to Exist », ont été modifiées par Wilson pour l’adapter au son des Beach Boys. Elle est devenue le titre “Never Learn Not to Love”. Manson enregistrera par ailleurs un album au studio personnel de Wilson, avant que les deux hommes se brouillent. »
8. Baignades, Andrée A. Michaud (Québec Amérique)
« Autour de la table, ils avaient tous vu son visage pâlir, petit masque de cire, et s’étaient empressés de faire diversion pour l’extirper de cet interminable cauchemar que ravivait le mauvais temps. François avait vite été mettre un CD dans le lecteur, le premier sur la pile, Pet Sounds, des Beach Boys, viens danser, Charlie, mais il aurait fallu mettre le volume au maximum pour que la voix de Brian Wilson recouvre le coup de tonnerre qui venait de frapper tout près et avait dardé sa lumière blanche sur la famille assemblée autour de la table. »
9. Tracés de voyage : 20 ans d’allers-détours, Ugo Monticone (XYZ)
« Pas le choix : je dois essayer. Les vagues sont parfaites et régulières. Une plage de sable sans rochers ni coraux. Dix dollars pour louer la planche, incluant un cours d’initiation théorique : swim, swim, swim. Push up. Stand up. Surf! Facile et simple. Simple et facile. Les Beach Boys me viennent en tête. Tell the teacher we’re surfin’ Surfin’ U.S.A. Je noue la ganse de la planche à ma cheville et me dirige vers l’océan, l’air incroyablement cool. Impossible de ne pas avoir l’air incroyablement cool avec une planche de surf sous le bras. On devrait toujours en avoir une à portée de main, en toutes circonstances : négociation de salaire, rendez-vous chez le dentiste, souper chez les beaux-parents… »
10. Vers Saba, Micheline Lévesque (Québec Amérique)
« Du bout des doigts, il appuie sur les boutons en poussant sur le soufflet avec des coups secs pour ensuite étirer l’instrument et le laisser tomber de chaque côté de ses genoux. J’entonne la chanson du sloop John B, un air traditionnel des Caraïbes popularisé par les Beach Boys. We come on the sloop John B. My grandfather and me Around Nassau town me did roam Drinking all night Je claque des doigts, cherche la suite. Christophe souffle Got into a fight. Je reprends. Got into a fight Well I feel so broke up I want to go home So hoist up the John B. sail See how the mainsail sets Call for… Je me pince les lèvres, accusant un autre trou de mémoire. Christophe chuchote the captain ashore. J’enchaîne. »
À lire aussi
10 livres où on parle de rigodon
10 livres où on parle de Barbie
10 livres où on parle des Cowboys Fringants
10 livres où on parle de librairies
10 livres où on parle de la pleine lune
5 livres où on parle du festival Burning Man
10 livres où on parle des prix Gémeaux
10 livres où on parle de l’automne
12 livres où on parle des signes astrologiques
10 livres où on parle de café
10 livres où on parle du Super Bowl
10 livres où on parle de la bannique
10 livres où on parle de Céline Dion
10 livres où on parle des Jeux olympiques