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Envie de vous évader par les mots cet été? Chantal Fontaine, de la Librairie Moderne à Saint-Jean-sur-Richelieu, propose 10 lectures qui vous transporteront vers d’autres horizons, géographiques et émotionnels.
Le duc, de Matteo Melchiorre

«Le duc», de Matteo Melchiorre, est publié par Métailié.
Photo : Métailié
Direction l’Italie avec ce premier roman de l’historien médiéviste Matteo Melchiorre, plébiscité dans son pays natal pour sa plume.
Dans Le duc, un orphelin quitte la ville pour aller vivre dans la demeure familiale dont il a hérité dans les montagnes du nord de l’Italie.
Homme ordinaire, il est pourtant prisonnier de ses origines aristocratiques. Au village, tout le monde l’appelle le duc
alors qu’il n’est que comte.
Un jour, un voisin lui dit qu’un octogénaire influent dans ce village dépeuplé s’est approprié une partie de sa forêt. La relation entre le jeune noble et le vieil homme vire au duel.
C’est une belle surprise! Très bien écrit, ce roman psychologique est à la fois mystérieux et envoûtant.
Les terres indomptées, de Lauren Groff

«Les terres indomptées», de Lauren Groff, est publié par Alto.
Photo : Alto
Au début du 17e siècle, en Virginie, une jeune servante sans nom s’enfuit d’un fort colonial anglais – les États-Unis d’Amérique ne sont pas encore nés – et tente de survivre dans les bois en plein hiver.
La nature sauvage à la fois sublime et hostile est au cœur de ce cinquième roman de Lauren Groff, autrice primée et acclamée par la critique.
Ce livre est d’une beauté, tant sur le plan des paysages décrits que sur celui de son personnage féminin. Ce dernier, comme souvent avec Lauren Groff, est fort et doté d’une grande intériorité, voire d’une spiritualité.
Giovanni Falcone, de Roberto Saviano

«Giovanni Falcone», de Roberto Saviano, est publié par Gallimard.
Photo : Gallimard
Enquête plutôt que biographie, Giovanni Falcone revient sur le parcours de ce juge sicilien qui, en 1992, a payé de sa vie son combat contre la mafia Casa Nostra.
Spécialiste du crime organisé vivant lui-même sous la menace de la mafia, Roberto Saviano, à qui l’on doit Gomorra (2006), s’est plongé dans les archives et les témoignages pour rédiger ce solide récit des dix dernières années de Falcone et rendre hommage, par ses mots, au courage de ce juge mythique.
Giovanni Falcone est un »page turner » presque policier. C’est touffu, mais très bien narré.
La capitale des rêves, de Heather O’Neill

«La capitale des rêves», de Heather O’Neill, est publié par Alto.
Photo : Alto
Dans cette fable traduite par Dominique Fortier, l’autrice montréalaise anglophone nous emmène dans un pays européen fictif : l’Élysée.
Sofia est chargée par sa mère, une célèbre écrivaine, de mettre son manuscrit en sécurité à l’extérieur de leur pays déchiré par la guerre. Toutefois, l’adolescente se retrouve séparée du livre et part à sa recherche, accompagnée de son amie : une oie capable de parler.
Liberté, dévotion maternelle et lettre d’amour à l’art sont au menu de ce roman plein de magie.
Je trouve qu’on n’a pas assez parlé de ce livre à l’univers un peu fantasque, parfait pour s’évader. C’est bien raconté par Heather O’Neill, qui fait preuve d’une belle sensibilité.
Stella, de Piergiorgio Pulixi

«Stella», de Piergiorgio Pulixi, est publié par Gallmeister.
Photo : Gallmeister
Stella, c’est le prénom d’une jeune femme aussi belle que libre, qui est retrouvée mutilée sur une plage de Sardaigne.
Les enquêtrices Eva et Mara ainsi que le criminologue Strega sont face à une longue liste de suspects. Et faire parler les habitants du quartier pauvre de Cagliari où vivait Stella s’avère complexe.
Avec ce roman à suspense, mais aussi social, Piergiorgio Pulixi nous offre une plongée dans sa ville natale. Si les plages sardes sont idylliques avec leurs eaux turquoise, la vie dans certaines parties de la capitale de l’île est loin d’être un rêve.
Les personnages sont vraiment bien construits, ils sont imparfaits, mais attachants. La façon d’écrire de Piergiorgio Pulixi me rappelle celle de Louise Penny.
À quatre pattes, de Miranda July

«À quatre pattes», de Miranda July, est édité par Flammarion.
Photo : Flammarion
Après avoir reçu une somme d’argent inattendue, une quadragénaire, mariée et mère de famille, décide de traverser les États-Unis afin de prendre un peu de temps pour elle à New York.
Rapidement, cette femme en pleine périménopause qui se sent un peu coincée dans sa vie s’arrête dans un motel, où son regard croise celui d’un homme.
C’est bien écrit et drôle. Miranda July a une façon truculente de voir les relations humaines. Il y a quelque chose d’irrévérencieux dans ce personnage de femme guidée par sa soif d’émancipation.
La rivière au cœur froid, de Keith McCafferty

«La rivière au cœur froid», de Keith McCafferty, est publié par Gallmeister.
Photo : Gallmeister
La pêche à la mouche, le Montana et Ernest Hemingway. Ce trio est au centre de ce polar qui démarre par la découverte du corps sans vie d’une femme dans une tanière d’ours et qui se poursuit par la quête d’écrits inédits du célèbre auteur du Vieil homme et la mer.
La shérif Martha Ettinger et son adjoint Sean Stranahan – peintre et grand amateur de pêche à la mouche, comme Keith McCafferty – mènent l’enquête et approfondissent leur relation… qui n’est pas uniquement professionnelle.
Je ne pensais pas aimer un roman de pêche, mais si! La rivière au cœur froid donne envie d’aller pêcher en pleine nature au Montana.
Ghosts, de Dolly Alderton

«Ghosts», de Dolly Alderton, est publié par Fayard.
Photo : Fayard
Bien installée dans son nouvel appartement et dans sa carrière d’autrice culinaire, Nina aimerait trouver l’amour alors que son ex s’apprête à se marier et que la plupart de ses amies ont déjà des enfants.
Nina s’inscrit donc sur une application. Toutefois, l’expérience vire à la désillusion, la rencontre amoureuse se terminant souvent en ghosting de nos jours. Mais a-t-elle vraiment besoin d’un homme pour être heureuse?
Journaliste, Dolly Alderton, trentenaire londonienne comme son héroïne, s’y connaît en relations amoureuses contemporaines, car elle tient une chronique de type courrier du cœur dans The Sunday Times.
Son regard affûté sur la question se retrouve dans ce livre et dans son roman à succès Tout ce que je sais sur l’amour. Dolly Alderton a d’ailleurs été choisie par Netflix pour scénariser une série adaptée du roman Orgueil et préjugés, de Jane Austen.
C’est de la romance de qualité, drôle et féministe.
Les bien-aimés, d’Ann Napolitano

«Les bien-aimés», d’Ann Napolitano, est publié par Les Escales.
Photo : Les Escales
William, un homme sans famille aimante, épouse Julia, une femme proche de ses trois sœurs. Devenu père, William voit sa carrière de basketteur prendre fin à la suite d’une blessure. L’harmonie de son couple et de sa nouvelle famille explose, le passé remonte à la surface.
À quel point le poids d’actes répréhensibles peut-il miner une vie? Écoulé à plus d’un million d’exemplaires aux États-Unis, ce récit sur la famille et sur le pardon captive, tout en faisant réfléchir.
Le poids des non-dits et des secrets est au cœur de ce roman intelligent.
Cet été sera différent, de Carley Fortune

«Cet été sera différent», de Carley Fortune, est édité par Robert Laffont Québec.
Photo : Robert Laffont Québec
Lucy, une jeune Torontoise en vacances à l’Île-du-Prince-Édouard, lutte contre son attirance pour Félix, le frère de sa meilleure amie, qui vit là-bas.
Cette prémisse pourrait laisser croire que Cet été sera différent est un roman d’amour comme bien d’autres. Mais non, ce livre doux se distingue par sa représentation moins traditionnelle du couple. Indépendants, Lucy et Félix ne sont pas prêts à s’oublier dans une histoire amoureuse.
L’amour n’est pas toxique dans cet ouvrage singulier, qui remet en question l’obligation de former un couple.