Tout lire sur: L'actualité culture
Source du texte: Lecture
Le décès de Marie-Claire Blais, en novembre 2021, a suscité une vague d’hommages. De Dany Laferrière à Michel Tremblay, en passant par François Legault, Heather O’Neill et Michel Désautels, tous ont salué l’immensité de son influence, de son talent, de son souffle narratif.
Son premier roman, La belle bête, est paru en 1959. Par la suite, jamais Marie-Claire Blais n’a perdu de sa pertinence. Toujours en avance sur son époque, elle a mis en lumière l’exploitation, les injustices et les souffrances vécues par les marginaux et les opprimés — soulevant des enjeux liés au racisme, aux luttes LGBTQ+ et à la pauvreté. On lui a décerné des dizaines de récompenses, dont quatre Prix littéraires du Gouverneur général (1968, 1979, 1996, 2008) ainsi qu’un prestigieux prix Médicis (1966).
Souvent comparée à Réjean Ducharme et à Virginia Woolf, Marie-Claire Blais, avec son écriture aux longs passages presque dénués de ponctuation, peut sembler intimidante. Kevin Lambert, auteur et libraire au Port de tête, à Montréal, nous suggère cinq livres marquants pour aborder son œuvre, dans un ordre logique.
L’entrée d’un écrivain en littérature en dit beaucoup sur ce qui le préoccupe et ce qu’il souhaite exprimer, et permet par la suite de saisir l’ampleur de son évolution. L’œuvre de Marie-Claire Blais peut se diviser en deux grandes périodes. La belle bête est très représentatif de la première, marquée par la violence et la cruauté des milieux ruraux. Son écriture, qui mélange poésie et morbidité, est ironique, moqueuse, presque sadique. La narration