Éprouvant comme plusieurs au cours de l’année 2020 ce « temps d’enfermement et de suspens » devenu la norme, l’essayiste et romancière française Justine Augier (prix Renaudot essai en 2017 avec De l’ardeur) a voulu s’interroger sur les pouvoirs de la littérature face à ce qui enferme ou écrase le temps, les identités, la langue et les possibles. Celle qui a longtemps travaillé dans l’humanitaire en a fait un récit, Croire. Sur les pouvoirs de la littérature, où elle se demande si la littérature peut changer quelque chose au réel. Partant de son deuil après la mort de sa mère, décédée d’une leucémie foudroyante en janvier 2021, elle y convoque la littérature des camps aussi bien que des figures de l’opposition syrienne, rappelant la nécessité de lutter contre l’oubli et de ne pas « laisser les fantômes se faire embaumer et devenir froids ». À travers sa quête, nourrie de sa relation complexe à sa mère, Justine Augier nous dit dans ce livre lumineux que la littérature a le pouvoir, pour peu qu’on veuille y croire, de créer des liens entre nous, les mots et les morts.
Croire Sur les pouvoirs de la littérature
★★★ 1/2
Justine Augier, Actes Sud, Arles, 2023, 144 pages
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