Un réflexe de pensée, développé j’imagine depuis les premières années d’école, nous fait croire qu’une question commande une réponse. Il arrive même que l’on s’irrite des gens qui répondent à une question par une autre. Or, Vincent Lambert, dans son Introduction à la vie sans fin, ne se détourne d’aucune question, la constituant nourriture de son insatiable curiosité. Et, de la même façon que le plaisir est dans le voyage, non dans la destination, il admet que « le silence, peut-être, est la réponse ».
Voilà les premières fondations de son essai, constitué de 25 textes, où il se propose de sonder notre rapport au monde, prenant comme ancrage de départ la littérature, qui est, « comme le rêve, le grand réservoir de nos virtualités ».
D’emblée, il s’interroge sur la réalité, d’un point de vue collectif tout autant qu’individuel, proposant l’idée qu’à force de ne pas la remettre en question, nous avons peut-être oublié son caractère malléable : « Il est possible que nous ayons perdu un certain sens de l’illusion, la capacité d’inclure dans notre idée commune de la réalité un doute sur la réalité même de cette réalité. »
Selon lui, nous traversons la réalité, de la même façon qu’elle nous traverse, soumise de facto à une certaine subjectivité. L’idée que nous habitons le monde comme le monde nous habite est récurrente, rappelant l’humanité à une nécessaire humilité : « Et ce qui m’est apparu […], c’est à quel point nous sommes dans notre bulle à nous, les humains, à quel point notre monde à
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