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Déconstruire, dit-elle

Source : Le Devoir

Certains auteurs semblent immortels, d’autres sombrent dans l’oubli. Après un temps, qu’en reste-t-il ? Dans sa série mensuelle Faut-il relire… ?, Le Devoir revisite un de ces écrivains avec l’aide d’admirateurs et d’observateurs attentifs. Aujourd’hui, celle qui s’appelait Marguerite Donnadieu a puisé dans sa vie orageuse une part de son inspiration, son nom de plume devenant synonyme d’un style littéraire souvent imité, jamais égalé : (1914-1996).

Parmi les finalistes du 1984 s’était faufilé un certain Bernard-Henri Lévy avec son roman Le diable en tête, chez Grasset. Celui qui deviendra plus tard BHL l’ignore encore, mais ses chances de l’emporter sont nulles. Car loin devant tous les autres, et comme une revanche sur un passé lointain, Marguerite Duras, 70 ans, est la favorite avec L’amant, aux Éditions de Minuit.

Revanche parce qu’en 1950, celle qui était à l’aube d’une trajectoire aussi singulière qu’exceptionnelle aurait pu l’emporter avec Un barrage contre le Pacifique, roman puissant sur ses tragédies familiales au temps de l’Indochine, récit bouleversant sur les forces de la nature, mais aussi celles du colonialisme français. Le recevoir 34 ans plus tard pour L’amant, et alors que Duras renoue avec les mêmes paysages, et la même privée d’un père décédé trop tôt, avait tout de même quelque chose d’incongru.

Pour une rare fois, la s’arrachait un de ses romans, la romancière, mais aussi dramaturge (La Musica deuxième, Savannah Bay), scénariste (Hiroshima mon amour, d’Alain Resnais), et cinéaste (India Song, L’homme atlantique) étant peu habituée aux succès commerciaux. Les ventes

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