Source : Le Devoir
Retour total
Elle avait affirmé haut et fort qu’elle ne toucherait plus à la bande dessinée. Et comme seuls les fous ne changent pas d’idée, voilà que Julie Doucet est de retour avec Suicide total, une fresque dessinée publiée sous la forme d’un leporello, sans case, qui se déroule sur 20 mètres et qui se lit d’une longue traite. Et il est réussi, ce retour ? Oh que oui ! Doucet accomplit ici quelque chose de rare : continuer d’innover tout en demeurant fidèle à elle-même, dans cette abracadabrante et autobiographique histoire d’amour à distance entre un militaire français, surnommé le hussard, et une jeune autrice de bédé montréalaise, un peu punk, beaucoup sur l’aide sociale. Et si tout ceci semble bien compliqué, c’est qu’il est difficile de traduire en mots ce que donne ce flot ininterrompu de dessins en noir et blanc, sans zone de gris, qui portent un récit aussi fort que les émotions qu’il relate. À lire, absolument, pour autant que vous puissiez mettre la main sur l’un des rares exemplaires de cette édition limitée.
François Lemay
Suicide total
★★★★1/2
Julie Doucet, L’Association, Paris, 2023, 144 pages
Être (ou pas) de son époque
Après plusieurs collaborations et un premier album paru en 2014, Minimax, qui racontait les mésaventures d’une étudiante à la maîtrise, l’auteur François Donatien revisite ce personnage devenu maintenant secondaire à celui d’Audrée, protagoniste des Inconvénients de la félicité. Audrée, donc, est étudiante en littérature, poète et nouvellement riche, bref, des conditions pas tout à fait idéales pour quelqu’un qui
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