Source : Le Devoir
L’écrivain Paul Auster et le photographe Spencer Ostrander présentent un ouvrage hybride sur l’histoire de la violence aux États-Unis qui est aussi un recueil de photos sur les lieux de massacres qui ont endeuillé nos voisins du Sud.
Dans son dernier livre, Pays de sang, l’écrivain Paul Auster s’interroge. Qu’est-ce qui fait des États-Unis le pays le plus violent au monde ? Sans vraiment parvenir à répondre à cette délicate et souffrante question, le romancier new-yorkais revient sur les racines de la violence américaine, illustrées par une quarantaine de clichés pris par son gendre Spencer Ostrander. Un stationnement, une église, un immeuble, des écoles ou le bord d’une route, les photographies neutres et sans couleurs de Spencer Ostrander immortalisent les sites, aujourd’hui désertés, où se sont produites des tueries de masse.
« Les Américains ont vingt-cinq fois plus de chances de se faire tirer dessus que leurs homologues dans d’autres pays riches et supposés évolués », écrit Paul Auster. Et les statistiques lui donnent raison : il y a 393 millions d’armes en circulation aux États-Unis, 40 000 décès par balle chaque année, plus de 100 morts dans le pays chaque jour. Un million et demi de vies américaines ont été « détruites » par balle depuis 1968, rappelle l’écrivain, soit « plus de morts que la somme totale des morts causés par les guerres qu’a connues le pays depuis le premier tir de la Révolution américaine ».
Si l’auteur de la Trilogie new-yorkaise additionne à travers un discours historico-politique les macabres statistiques, c’est pour mieux en révéler la
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