Sara Lazzaroni sculpte ses romans dans un style économe où les chapitres déferlent, concis, portant le récit dans le murmure de leur ressac. Son cinquième roman, Femme de Vitruve, nous invite dans le quotidien de Simone et Nora, deux jeunes femmes engagées pour faire secrètement la promotion de produits en fréquentant des lieux où elles doivent, par leur charisme, attirer l’attention. Or, l’agence qui les embauche contrôle leurs faits et gestes et les contraint à la mise en scène d’une sorte de femme idéalisée. Faisant craquer le maquillage de ce théâtre, elles tentent de s’extirper de ces chemins d’ornières et du rapt de leur existence. Avec brio, l’autrice incarne un transhumanisme qui se présente comme l’avènement de ces prescriptions de société régentant les femmes. Le chassé-croisé de ces destinées est habile et dynamique, mais leur quête de souveraineté s’éparpille et le récit s’étiole en de multiples sujets effleurés, qui déçoivent après une si porteuse entrée en matière.
Femme de Vitruve
★★★
Sara Lazzaroni, Leméac, Montréal, 2023, 128 pages
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