Ville grouillante et chaotique qui s’étend sur la côte atlantique du Maroc, poumon économique du pays, Casablanca, « la bruyante océanique », n’a pas le charme exotique et pittoresque de villes comme Chefchaouen, Essaouira ou Marrakech.
Mais cette ville de quatre millions d’habitants est l’endroit parfait pour faire le portrait d’un Maroc en pleine mutation, à travers le destin d’un couple de professionnels modernes appartenant à la grande bourgeoisie. Une ville qui est aussi un formidable laboratoire de la condition des femmes au Maroc.
C’est ce que fait Tahar Ben Jelloundans son plus récent roman, Les amants de Casablanca, qui nous fait suivre un couple de jeunes Marocains drôlement assortis, depuis leur rencontre pendant leurs études en France jusqu’à leur divorce. Alors que Nabile est un médecin humaniste, lecteur de Cioran et de Montaigne, amateur de cinéma d’auteur, Lamia est une pharmacienne et une femme d’affaires, vénale et ambitieuse — et beaucoup plus riche que lui.
Non, pas un roman à l’eau de rose, mais une histoire d’amour et de trahison, qui pour les deux protagonistes se déroule sous le regard de leurs jeunes enfants, des domestiques et de leurs familles respectives. Une dizaine d’années en dents de scie, et dont la fin n’est pas écrite.
« C’est une ville debout, comme Céline parle de New York, dans la mesure où tout le monde se lève très tôt le matin, raconte le romancier franco-marocain, joint chez lui à Paris, tout juste de retour de Casablanca où il est allé présenter son roman. C’est
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