Anne-Marie Sicotte est à la fois historienne et créatrice littéraire. Elle tente de réunir, dit-elle, une « enquête biographique amorcée il y a près de 15 ans dans l’histoire du XIXe siècle québécois et de ses sources archivistiques », au talent de la raconter de manière vivante, chose rare, don qu’elle a sans doute hérité de son grand-père, Gratien Gélinas. Elle le fait dans la première biographie complète de Louis-Joseph Papineau.
Intitulée Papineau l’incorruptible, l’ouvrage monumental se divise en deux tomes : « La flamme du patriote (1786-1832) » et « Le président rebelle (1833-1871) ». Chacun compte pas moins de 640 pages. Regorgeant de références érudites, ils permettent surtout à Anne-Marie Sicotte de faire revivre Papineau « dans toute son humanité », me souligne-t-elle, en rappelant que, « méconnu et encore controversé », il « est pourtant l’un des plus importants personnages historiques du Québec ».
L’historien Georges Aubin, spécialiste de Papineau et de son époque, comme en témoigne la multitude de livres qu’il leur a consacrés, me signale que la biographe nous révèle « un homme politique plus subtil en général que les gouverneurs envoyés par Londres chez nous. Même, précise-t-il, Durham, libéral britannique raffiné qui souhaitait la disparition du français populaire comme mesure de civilisation pour notre peuple, jugé arriéré, n’atteint pas son niveau culturel ».
Anne-Marie Sicotte ose décrire son ouvrage comme « une remise à jour de l’histoire du Québec après la Conquête de 1760, décrite comme elle est vraiment, insiste la biographe : une lutte collective, légale et parlementaire contre l’oppression, la corruption et la terreur militaire », contre le despotisme « d’une oligarchie
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.