Connaissons-nous nos parents ? Voulons-nous même les connaître ? « Au fond, les enfants ne s’intéressent jamais à ce qu’ont été leurs parents », nous dit le romancier et islamologue franco-marocain Rachid Benzine dans Les silences des pères. Après avoir appris le décès de son père en France, un ouvrier originaire du Maroc, un pianiste de concert retourne à Trappes, la petite ville de la banlieue sud-ouest de Paris où il a grandi. Éloigné depuis longtemps de ce père emmuré dans le silence (« Ma mère était sa voix », dira le narrateur), l’homme va découvrir une boîte de cassettes audio que son père avait enregistrées entre 1965 et 2006 à l’intention de ses parents illettrés. Il va faire la rencontre de cet homme, retracer quelques-uns de ses anciens amis et découvrir son histoire d’amour brisée avec une Française que son propre père lui avait interdit d’épouser. L’ami sûr, l’ouvrier modèle et le mélomane vont peu à peu recouvrir le silence. Ce silence contre lequel le narrateur s’était construit.
Les silences des pères
★★★ 1/2
Rachid Benzine, Seuil, Paris, 2023, 176 pages
À voir en vidéo
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.