Image

«Okavango»: de tristes échos des savanes

Le Devoir Lire

Caryl Férey a l’habitude des sujets controversés ; si vous ne le saviez pas encore, le polar est pour lui une arme de dénonciation. Au cours de la dernière décennie, par exemple, il a ainsi sensibilisé ses lecteurs au sort des Autochtones d’Amérique du Sud et aux manoeuvres des militaires colombiens face aux FARC (Mapuche et Paz), dénoncé la dictature chilienne (Condor) ou braqué le projecteur sur la vie impossible mais stratégique des colons russes de l’Arctique (Lëd). Ici, avec Okavango, il nous ramène dans le sud de l’Afrique — un coin de la planète qu’il nous a déjà fait connaître avec Zulu —, cette fois quelque part entre la Namibie, le Botswana et le Zimbabwe, dans les vastes territoires occupés par des réserves naturelleset des parcs nationaux.

Et comme il en a l’habitude, on l’a dit, il met encore une fois le doigt sur une horreur sans nom.

Kalahari express  

Les frontières sont floues dans cettevaste savane désertique que l’on connaît aussi sous le nom de Kalahari — « grande soif » en langue Tswana. Dans ces territoires situés au nord de l’Afrique du Sud, vivent les dernières hardes d’éléphants et de rhinocéros dans un chapelet de réserves, dont celle de Wild Bunch où se déroule l’essentiel du roman. C’est une réserve privée dirigée par un certain John Latham dont on sait finalement peu de choses sinon qu’il a légué sa propriété au peuple des Sans qui travaillent avec lui. L’attention des rangers se concentre sur l’endroit quand on découvre le

[...] continuer la lecture sur Le Devoir.

Palmarès des livres au Québec