Journaliste péruvienne qui vit et travaille depuis 15 ans en Espagne, Gabriela Wiener raconte que son arrière-arrière-grand-père, un « archéologue » et aventurier autrichien du nom de Charles Wiener — mandaté par le gouvernement français —, a rapporté en Europe 4000 pièces précolombiennes. Mais est-elle vraiment la descendante de ce pilleur de sites archéologiques qui a été, dit la légende, « à deux doigts » de trouver le Machu Picchu ? Elle mêle dans Portrait huaco cette quête des origines au récit du deuil de son père, de même qu’à des épisodes de ce qu’elle appelle sa « vie contradictoire », sa relation polyamoureuse assumée avec un homme et une femme mise en péril par sa jalousie et son « infidélité anachronique ». Un livre personnel, parfois audacieux, un peu fourre-tout aussi, dans lequel elle explore (autant qu’elle redoute) en tant que personne « racisée » les conséquences de la décolonisation des consciences sur sa vie propre amoureuse et sexuelle.
Portrait huaco
★★★
Gabriela Wiener, traduit par Laura Alcoba, Métailié, Paris, 2023, 160 pages
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