Source : Le Devoir
Du polar polyphonique Dernière nuit à Montréal (Rivages, 2021) au roman L’hôtel de verre (Alto 2021), qui étudie les répercussions d’une pyramide de Ponzi au fil du temps, en passant par le récit prémonitoire Station Eleven (Alto, 2017), qui imaginait un monde terrassé par une pandémie, Emily St. John Mandel bâtit une oeuvre audacieuse sur les thèmes de l’errance, de la hantise, du doute, des regrets et des recommencements.
Dans La mer de la tranquillité, son dernier roman, l’écrivaine canadienne propose sa mosaïque narrative de loin la plus ambitieuse pour poursuivre une réflexion sur l’absence de choix et l’illusion de liberté, utilisant l’amplitude et la créativité que permet la science-fiction pour mieux creuser les sillons de l’intime.
Campé dans trois univers distincts — la Terre, une colonie lunaire et un institut qui étudie et rend possibles les voyages spatiotemporels —, s’étendant de la fin du XVe au début du XXe siècle, ce sixième opus présente une intrigue savamment tissée, qui étudie notre rapport au temps et notre perception du réel, et leur rôle dans nos définitions collectives du succès et du bonheur.
Edwin St. Andrew a 18 ans lorsqu’il traverse l’Atlantique en bateau à vapeur, mis au ban de la bonne société anglaise, en 1912. En Colombie-Britannique, où il mène une existence faite de lectures, de repas frugaux et de marches dans la nature, il fait face à une expérience déstabilisante quand la forêt dans laquelle il se promène s’efface sous ses yeux pour laisser place à un terminal d’aéronefs
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