Avec un sixième et dernier volet de « La vie poétique », Jean Rouaud nous plonge à l’époque de la publication de son tout premier roman, Les champs d’honneur. Un livre qui lui a valu à la surprise générale, en 1990, le prix Goncourt et un « passage brutal de l’ombre à la lumière », alors qu’il était marchand de journaux à Paris — « Tout en bas de l’échelle sociale. Dernier échelon. » Il porte dans Comédie d’automne, récit dense aux phrases d’une belle complexité, une attention fine à quelques êtres qui ont croisé sa route, ainsi qu’aux entrailles de l’Histoire. Éclairant avec un certain détachement le contexte de la fin de sa « première vie », il livre au passage, sans jamais le nommer, un portrait sans complaisance de son premier éditeur, Jérôme Lindon (1925-2001), le célèbre patron des Éditions de Minuit. Et comme pour rendre plus entêtant le parfum de nostalgie, Jean Rouaud évoque un temps, aujourd’hui lointain, où avait cours une « incompatibilité fondamentale entre la valeur d’un livre et son succès ».
Comédie d’automne
★★★ 1/2
Jean Rouaud, Grasset, Paris, 2023, 288 pages
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