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L’autrice Sarah-Maude Beauchesne se questionne sur son besoin d’être mère ou de ne pas l’être avec son dernier livre Faire la romance, paru ce mois-ci aux Éditions Cardinal.
Dans le livre, plusieurs chemins partent de la grande question Faire un enfant ou faire la romance?
Pour l’autrice à succès, faire la romance est un terme large incluant autant son implication auprès d’un partenaire que son désir de s’occuper de ses amis, de son corps et de sa tête.
La romance ou l’enfant? Dans ma réflexion personnelle, ce n’est pas envisageable de faire les deux
, dit-elle en entrevue avec Eugénie Lépine-Blondeau.
Loin de vouloir imposer sa réflexion aux femmes qui la liront, elle demeure dans une ambivalence calculée, soulignant les grandes responsabilités qui entourent la vie de mère qu’elle imagine. : il prendrait toute la place, dit-elle. Je sais que je serais une bonne mère. C’est peut-être pour ça que j’en ferai pas d’enfants”,”text”:”L’amour d’un enfant, c’est un amour tellement spécial et tellement grand. Je le sais, je me connais: il prendrait toute la place, dit-elle. Je sais que je serais une bonne mère. C’est peut-être pour ça que j’en ferai pas d’enfants”}}”>L’amour d’un enfant, c’est un amour tellement spécial et tellement grand. Je le sais, je me connais : il prendrait toute la place, dit-elle. Je sais que je serais une bonne mère. C’est peut-être pour ça que j’en ferai pas d’enfants
, ajoute-t-elle en précisant que comme sa mère l’a fait avant elle, elle donnerait tout ce qu’elle possède à cette relation si unique.
Au fil des pages, des moments plus durs ont d’ailleurs été difficiles à lire pour sa propre mère qui s’est profondément investie dans sa maternité. Les pages consacrées aux histoires moins roses ー qui ont alimenté sa réflexion ー jouent certainement sur plusieurs cordes sensibles : je me suis toujours dit que je ne pourrais pas faire un enfant avec un homme parce qu’ ils ne me font pas sentir en sécurité, explique-t-elle. Mais là, j’ai rencontré un homme qui défait tous ces traumas-là, qui est père et qui excelle dans son rôle. Ça ébranle les convictions.
La puissance des liens mère-fille
Sa propre mère alimente évidemment sa réflexion. J’ai eu une mère qui a tripé d’avoir des enfants. Elle a eu la chance de pouvoir rester à la maison pendant que mon père travaillait. Sa vie tournait autour de ma sœur et moi
, raconte-t-elle.
L’autrice se questionne également sur la vie de sa grand-mère et se demande si elle aurait fait les mêmes choix à une autre époque : enfants qu’elle a élevés seule en travaillant à temps plein. Pour moi la maternité est intimement liée avec ces deux femmes-là.”,”text”:”la mère de ma mère a eu 10enfants qu’elle a élevés seule en travaillant à temps plein. Pour moi la maternité est intimement liée avec ces deux femmes-là.”}}”>la mère de ma mère a eu 10 enfants qu’elle a élevés seule en travaillant à temps plein. Pour moi la maternité est intimement liée avec ces deux femmes-là.
À travers ses écrits, Sarah-Maude Beauchesne se questionne sur l’amour dans toutes ses possibilités depuis plus de dix ans. La plume derrière Les Fourchettes arrive ici à une conclusion qui a du sens pour elle, mais qu’elle refuse d’imposer : l’écriture, c’est ma façon d’être complète. Je ne veux pas faire le deuil de mon temps, de mon espace mental. C’est trop important pour moi.
Même si c’est le dénouement qu’elle retient pour elle, pour l’instant, son récit n’est en rien culpabilisant et ne se décline pas du tout comme un manifeste contre la maternité. La maternité, c’est immense, lance la romancière. J’ai beaucoup d’envies, d’admiration, de questions pour les mères. Dès que je rencontre une mère, je veux qu’elle me raconte son accouchement. Ce n’est pas quelque chose que je regarde avec dédain
, explique-t-elle.
Elle se dit fière de ne pas donner la réponse
aux lecteurs et lectrices à la fin de son livre, car elle refuse d’encourager ou de décourager les femmes à avoir des enfants. Même si je n’ai pas d’enfants, je vais toujours m’intéresser à la maternité
, assure l’autrice.
Avec les informations d’Eugénie Lépine-Blondeau, chroniqueuse culturelle à l’émission Tout un matin.