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«Exhumez-moi Je vous appartiens», Alexandre Yergeau

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Alexandre Yergeau revient sans compromis sur le suicide de son , le poète Robert Yergeau. Ce recueil vaut moins pour son style que pour le regard frontal d’un fils sur l’inéluctable. Reste qu’il faut une grande dose de courage au lecteur et à la lectrice pour entrer dans ce sombre, pour s’immerger dans cet espace de l’abandon et d’une forme de réalisation de soi jusqu’à la négation, dernier recours de la liberté : « Vous êtes né par la . Poésie que vous avez édifiée dans la dévastation des êtres. / Et vous êtes décédé par la poésie. / Vous avez noué votre dernier vers autour du cou de votre dernier poème. » Terrible image, fatalité d’une pratique interrompue, « l’infini est jaune autour de votre cou », ajoute sans ciller le fils. Parler pourquoi ? se demande-t-on. Alexandre Yergeau répond : « J’écrirai le plus petit des poèmes / Pour l’insérer dans tes pupilles / Et te rendre aveugle ». Oedipe n’est pas loin. Mais qui, du père ou du fils, connaît la réponse ? Quoi qu’il en soit, nous entendons bien : « Et si demain l’infini devait se terminer / Jusqu’à l’infini je t’aurai aimé ». Émouvant recueil.

Exhumez-moi Je vous appartiens

Alexandre Yergeau,

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