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«Impossibles adieux»: L’esprit des lieux de Han Kang

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Hantée depuis des mois par des cauchemars récurrents — images marées ou d’inondations, arbres calcinés servant de pierres tombales —, balançant entre la réalité et la fiction, se sentant frôlée par la mort, une écrivaine recluse dans son appartement de peaufine sa « lettre d’adieu au  ». Avant, peut-être, c’est ce qu’on imagine, de mettre fin à ses jours.

C’est dans cet état d’esprit que Gyeongha, la narratrice d’Impossibles adieux de la romancière coréenne Han (lauréate, avec ce nouveau , du Médicis étranger), reçoit un matin froid de décembre un texto d’une amie qui lui demande de venir la voir d’urgence à l’hôpital.

Inseon, photographe et ex-documentariste devenue ébéniste dans un petit village montagneux de l’île de Teju, lui demande d’aller d’urgence s’occuper de son perroquet, laissé seul dans sa maison.

Arrivée sur l’île en pleine tempête de neige, sans bagages et sans avoir trop réfléchi, Gyeongha va se perdre dans la forêt avant d’atteindre la petite maison et l’atelier de son amie.

Sur place, constatant la mort de l’oiseau — un prétexte, un symbole —, déjà hantée par le passé, l’écrivaine va être submergée par le documentaire que son amie avait consacré à des atrocités commises à la fin des années 1940 par l’armée coréenne et par des miliciens pour mater une longue insurrection « gauchiste » : 30 000 morts (10 % de la population de l’île). Une page sombre de l’histoire moderne de la Corée du Sud.

Dès lors, la réalité bascule, la terre tremble, et, dans le roman, le

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