Source : Le Devoir
Le rose, c’est pour les filles », entend-on souvent. Jouets, vêtements, accessoires, dessins animés… De fait, le rosepare de féminin tout ce qu’il colore. Bien que ce duo puisse nous sembler immémorial, voire naturel, l’assemblage entre cette teinte et les femmes est plutôt récent dans l’histoire. Et il n’est pas sans conséquence.
Dans Rose. Une couleur aux prises avec le genre, l’artiste et chercheur en arts et en études du genre Kévin Bideaux se penche sur la place singulière que cette nuance occupe en Occident, et retrace son histoire sociale, artistique, politique et culturelle.
Pour Kévin Bideaux, la couleur rose relève presque de l’obsession. « Quand j’étais au lycée, vers 17 ans, mon petit ami avait dans sa garde-robe une chemise rose qu’il ne portait jamais, par peur des moqueries. On était au début des années 2000, dans une petite ville de France. J’ai décidé de la mettre. En effet, ça faisait parler. J’ai d’abord appréhendé ce vêtement comme ma pride personnelle, autonome et plus ou moins discrète, puis ma relation avec la couleur s’est approfondie. »
Aujourd’hui, le chercheur est littéralement couvert de rose de la tête aux pieds. Il a fait le choix de supprimer toutes les autres teintes de sa vie ; une expérience d’« artialisation » du quotidien qu’il nomme lui-même le « monochromatisme ». « En plus de mon apparence, tout mon environnement, de la literie aux accessoires, en passant par les murs, est rose. Ça me cause un paquet d’emmerdes. J’ai eu de la difficulté à trouver un emploi, un logement, à progresser dans ma carrière. À
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