Paru en premier sur (source): journal La Presse
La librairie cofondée par Alice Munro affirme que de nombreux lecteurs et écrivains seront partagés sur l’héritage de l’autrice, après avoir appris qu’elle avait choisi de rester mariée à l’homme qui a agressé sexuellement sa fille.
Publié à 12h32
Munro’s Books, une entreprise désormais indépendante de Victoria, affirme dans un communiqué qu’elle soutient la plus jeune fille de Munro, Andrea Robin Skinner, qui a révélé dans le Toronto Star que les agressions commises par son beau-père sont restées un secret de famille pendant des décennies.
L’autrice ontarienne Zoe Whittall a salué le courage de Mme Skinner et a déclaré que même si elle était dévastée par son récit, elle n’était jamais surprise d’apprendre qu’une mère choisissait son mari plutôt que son enfant.
Le roman de Whittall de 2016 The Best Kind of People traite de thèmes similaires, et elle a écrit sur les réseaux sociaux que la femme dans ce livre retourne à son mari parce que c’est courant.
L’écrivaine américaine prolifique Joyce Carol Oates a affirmé sur les réseaux sociaux que les attitudes de Munro auraient pu se manifester de différentes manières dans son travail.
Elle dit que dans les histoires de Munro, qui mettent en lumière les relations familiales dans les petites villes de l’Ontario, « souvent, des hommes terribles sont valorisés, pardonnés et approuvés ».
L’autrice américaine Joyce Maynard, qui dit relire l’œuvre de Munro cet été après la mort de l’autrice en mai, estime que l’histoire de Skinner est douloureuse, mais qu’elle ne doit pas être ignorée.
Malgré tout, dit-elle, elle « ne cessera d’admirer – et d’étudier – le travail d’Alice Munro ».