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«Prophétesse»: le cycle de l’oppression

Source : Le Devoir

Dans un quartier pauvre Téhéran, Sara, sept ans, est chassée de la maison en compagnie de sa soeur, Setayesh, par leur , qui reçoit des amis pour fumer de l’opium. Elles se rendent au terrain de soccer, où elles sont de nouveau éconduites par les garçons. Puis, Sara regarde, impuissante, tandis que sa grande soeur batifole innocemment sur une balançoire avec son amoureux, puis est empoignée et violentée par Oncle Moji, un homme du quartier qui l’entraîne dans sa maison, d’où elle ne reviendra jamais.

Traumatisée par ce à quoi elle a assisté, Sara est incapable de parler, incapable de révéler ce qu’elle sait à sa famille et aux policiers, qui cherchent désespérément l’enfant disparue. Muette et hantée par ses souvenirs, la fillette accueille désormais dans son corps l’âme d’une femme de 114 ans, qui tente de contrôler son esprit, et doit désormais composer avec une étrange réaction allergique dès qu’un homme s’approche d’elle.

Pour sortir de son marasme, Sara se lance corps et âme dans une existence vouée à la religion, qui lui redonnera une certaine forme d’agentivité et attirera vers elle un grand nombre d’adeptes dans les rues comme sur les réseaux sociaux, alors qu’elle se réinvente, maintenant exilée à , en prophète moderne ensemencée dans la rancoeur et la colère de la vengeance. « Mon talent oratoire est devenu mon pouvoir. Dans la chaire, je suis un degré plus haut que les autres. […] C’est ainsi que je paie mon dû à Setayesh, pour lutter contre la liberté et la

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