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Le parc Noël-Spinelli de Lachine accueille ce dimanche le Festival de littérature jeunesse de Montréal.
Le porte-parole de l’événement, l’auteur Simon Boulerice croit qu’il y a de nombreuses façons de cultiver l’amour de la lecture. Il y en a qui sont moins attentifs au papier, il y en a qui ont envie que ça bouge davantage, explique-t-il. Je pense que les spectacles construits à partir des mots risquent de susciter un peu plus [l’]intérêt [des enfants].
Le Festival regroupe trente exposants, une trentaine d’artistes et plusieurs activités en tous genres pour amener les enfants à s’intéresser aux livres.
Selon lui, l’ensemble des activités sur les lieux du festival peuvent permettre à l’aventure littéraire de commencer. Il y a des jeunes, je sais, qui sont plus attirés par le bricolage et le dessin. Il y a des espaces pour ça. Moi, je pense qu’on peut toujours trouver notre compte dans un festival de cet ordre-là, parce que ça ratisse large.
Les organisateurs du festival voulaient créer une fête pour la littérature jeunesse, une ambition que salue son porte-parole. J’aime l’image de cueillir un enfant là où il est présentement. Même au même âge, les enfants ne sont jamais identiques, ils ne sont jamais rendus à la même place, et c’est très bien ainsi, soutient l’auteur. Donc, le cueillir là où il est rendu avec un livre qui pourrait susciter son intérêt, à la lumière de ce qui le passionne, de ce qui le fascine, c’est ce qu’il faut faire.
Il nous rappelle que littérature jeunesse réunit tous les genres littéraire, de la fiction à la biographie, en passant par la poésie et les livres d’images plus aérés
. Pour certains, un nombre de mots plus restreint, ça peut être un peu rébarbatif et pour d’autres, au contraire, c’est séduisant, parce que les mots respirent. Il n’y a pas le vertige d’avoir une page pleine de mots noirs sur un fond blanc
, ajoute-t-il.
L’amie à la robe jaune
Depuis 2019, des amis se rassemblent en plein air pour faire vivre la littérature jeunesse aux familles. Et parmi ces inspirateurs du festival, il y avait l’autrice et sociologue Caroline Dawson, décédée d’un cancer en mai dernier.
On va commémorer la mémoire de cette grande écrivaine. Il y aura un événement tout particulier en après-midi. Son album qui s’appelle « Partir de loin » sera lu par quatre lecteurs aux quatre coins du parc Noël-Spinelli. J’en ferai partie. On va simultanément lire l’unique histoire de Caroline Dawson qu’elle a écrite pour la jeunesse. C’était écrit pour ses enfants, et ce sera un événement assez important pour moi.
Simon Boulerice espère voir un fantôme gentil
durant la journée. Caroline Dawson sera là dans mon imaginaire, en robe jaune soleil, comme elle la portait souvent. Je pense qu’on va sentir sa présence parmi nous comme si elle se promenait entre les kiosques.
Caroline Dawson.
Photo : Radio-Canada / Jean-Baptiste Demouy
L’auteur profitera également de l’occasion pour présenter son nouveau livre, Ma langue fleurie dans le cadre du premier lancement de livre du Festival.
Marianne Ferrer et moi, on a fait un livre qui raconte l’histoire d’un garçon qui a une passion pour la rentrée scolaire. C’était mon moment préféré dans l’année quand j’étais petit, et j’ai voulu restituer ça dans l’histoire. Le garçon écrit tout à l’encre, puis quand il fait des fautes, il les corrige en faisant des fleurs. Donc, il répare ses erreurs en jardin
, dit-il.
La prémisse de cette histoire-là, c’est né au Festival de littérature jeunesse de Montréal, il y a deux ans, c’était en pleine séance de dédicaces. Et j’ai parlé en même temps que j’écrivais une dédicace pour une dame, et donc j’ai fait des fautes partout et j’ai réparé en faisant des fleurs et je lui ai dit « Mon Dieu, ma langue est tellement fleurie ». Et c’est parti de cette bévue-là.
Simon Boulerice et plusieurs autres auteurs et autrices jeunesse seront présents pour rencontrer les jeunes, des plumes qui pourraient toutes être regroupées sous l’appellation décomplexées
, selon le porte-parole. J’ai l’impression qu’on a eu beaucoup de complexes par le passé et là, dans la littérature jeunesse, je sens qu’on est rendu au moment où on s’amuse, où on essaie plein de choses. Donc chaque enfant pourra y trouver son compte.
Le Festival de littérature jeunesse de Montréal se déroule au parc Noël-Spinelli, à Lachine, ce dimanche 11 août à compter de 9 h.