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Souvenirs de Salon | Les 400 salons de Tristan Demers

Paru en premier sur (source): journal La Presse

Pour Tristan Demers, cette année marque son 40e Salon du livre de Montréal. L’auteur, animateur et dessinateur qui compte plus d’une centaine de livres à son actif sera dans la métropole pour présenter son plus récent titre – fruit de deux ans et demi de recherches : Le Québec merveilleux de Walt Disney.


Publié à 9 h 00

Qu’aimez-vous le plus des salons du livre ?

C’est ma vie, les salons du livre. J’ai fait 400 salons dans 11 pays en 40 ans. J’en fais une vingtaine par année ; je passe 140 nuits à l’hôtel dans quatre à six pays différents, uniquement pour pouvoir être dans les salons. Et le tiers de mes livres sont faits dans des chambres d’hôtel. C’est vraiment un mode de vie : moi, je suis monsieur valise, hôtel, avion, décalage horaire. J’ai déjà fait Beyrouth et Rimouski dans la même semaine. […] Je n’ai pas 90 ans, mais j’ai fait plus de salons du livre que Janette Bertrand [rires] ! Ce que j’aime, c’est la rencontre avec les lecteurs. Je suis une bibitte sociale, j’aime parler aux gens ; je suis un gars de communication qui fait de la BD. La moitié de mon travail, c’est d’être avec les gens, de faire des animations, des représentations, des tournages, des autographes…

Quel a été votre salon le plus mémorable ?

Quand on parle de salon, je pense au Salon du livre de Guadalajara, au Mexique, où même Playboy avait un stand et où on pouvait faire autographier la playmate du mois de mars. Je me suis retrouvé avec Jacques Lanctôt qui me racontait la crise d’Octobre, quand j’avais 14 ou 15 ans. Je me souviens aussi de jasettes autour de la table, quand j’avais 13 ans ; je buvais mon Shirley Temple et autour de moi, il y avait Marie Laberge, Michel Tremblay et Yves Beauchemin, puis j’écoutais ces adultes refaire le monde et parler de politique. Ça nous ramène à cette drôle d’époque où un petit gars pouvait se promener tout seul dans les motels du Québec, payer sa chambre avec un sac Ziploc rempli de 25 sous et personne ne se demandait s’il y avait un adulte autour… Moi, je viens d’une famille dysfonctionnelle, j’avais un père violent ; ce qui m’a sauvé la vie, c’est les BD et mon sens de l’entrepreneuriat. […] Il y a 40 ans, j’ai payé mon premier stand au Salon du livre de Montréal en jouant du violon tout l’été dans le carré Saint-Louis, quand j’avais 12 ans.

Quelle a été votre rencontre la plus marquante ?

Il y en a plein… Je suis allé à Beyrouth avec Hubert Reeves, j’ai passé une soirée à jaser avec Alys Robi. J’ai travaillé à faire de la BD avec des enfants en Côte d’Ivoire, en Afrique. Dans les années 1990, Dargaud était mon diffuseur en France, et quand je faisais des tournées, je prenais des brosses avec les dessinateurs de Lucky Luke et de Boule & Bill. Il y a des auteurs d’ici qui ont été bienveillants avec moi. Je pense à Robert Soulières, qui devait comprendre un peu la fragilité du petit gars qui était dans ces salons. Parce que derrière un petit gars qui travaille 12 heures par jour à vendre des revues photocopiées de ses bandes dessinées faites dans sa chambre au lieu d’être à l’école, il y a un truc caché, on n’est pas dans la normalité. Oui, c’est le fun, le petit gars est content, il te signe un autographe, mais qu’est-ce qu’il fait là ? En février, je vais d’ailleurs sortir chez Libre Expression mon récit de toutes ces années-là ; ça va s’appeler Fais ça comme un grand.

Tristan Demers tiendra des séances de dédicace tous les jours au Salon du livre de Montréal, en matinée pour le tome 5 de sa série pour enfants Dessiner c’est facile (La Bagnole) et plus tard dans la journée pour son beau livre Le Québec merveilleux de Walt Disney (Hurtubise).



Consultez l’horaire de Tristan Demers (Dessiner c’est facile)



Consultez l’horaire de Tristan Demers (Le Québec merveilleux de Walt Disney)

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