La conquête de l’Ouest s’est faite, on le sait, en décimant les Premières Nations qui se trouvaient là depuis des siècles et des siècles, amen. Par la suite, il a suffi d’oublier quand il le fallait les rares traités signés avec celles qui avaient accepté de partager leur territoire. Le procédé est d’ailleurs tellement bien rodé qu’il sert encore, à quelques exceptions près, partout en Amérique du Nord… C’est ce sous-texte que met en relief Le dernier combat, le plus récent opus de Craig Johnson, qui revient sur l’un des mythes les plus tenaces de cette conquête : celui du « sacrifice » de George Armstrong Custer lors de la bataille de Little Bighorn.
Custer serait aujourd’hui considéré comme un mâle « alpha », lui qui, aspirant au statut de héros, a lancé près de 300 soldats du 7e régiment de cavalerie dans une impossible bataille dont ne sont sortis vivants que leurs adversaires, Cheyennes et Lakotas. N’empêche qu’il est considéré comme une sorte de martyr héroïque au point où une grande brasserie américaine a fait imprimer au XIXe siècle près d’un million de copies du tableau de Cassilly Adams Le dernier combat de Custer pour le distribuer partout dans les saloons, les diners, les bars, les salons de barbier et les tavernes aux États-Unis.
Tout cela remonte à la surface — en plus des commentaires acerbes de Henry Standing Bear, évidemment — lorsque le shérif Walt Longmire retrouve un million de dollars en billets dans les affaires de Charley Lee Stillwater, un ancien combattant du comté d’Absaroka mort
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