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Quelques livres que vous avez peut-être manqués en 2024

 

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L’animateur de l’émission L’Actuel, Jérémy Laniel, vous propose quelques recommandations de livres que vous avez peut-être manqués en 2024 et qui l’ont marqué.

Thédoros, Mircea Cartarescu, Éditions Noir sur Blanc.

Le roman Théodoros repose sur une étagère le 26 décembre 2025.

Théodoros raconte la vie d’un fils de bonne d’origine grecque travaillant quelque part en Valachie. Ce dernier quittera son patelin pour Bucarest, la grande ville, où il deviendra tantôt amoureux, tantôt brigand, avant de s’inventer pirates sur les mers helléniques et finalement devenir Tewodros II, empereur d’Éthiopie.

Photo : Radio-Canada / Jérémy Laniel

Il y a longtemps que je n’avais pas lu un livre si ambitieux, tant dans sa forme que dans son fond; un livre qui se présente à nous comme un objet sacré, une vie offerte faite de victoires grandioses et d’échecs terribles, d’amours impossibles et de haines rancunières.

Théodoros, de l’écrivain roumain Mircea Cartarescu est tout ça à la fois et bien plus. Le roman raconte la vie d’un fils de bonne d’origine grecque travaillant quelque part en Valachie. Ce dernier quittera son patelin pour Bucarest, la grande ville, où il deviendra tantôt amoureux, tantôt brigand, avant de s’inventer pirates sur les mers helléniques et finalement devenir Tewodros II, empereur d’Éthiopie.

C’est un livre impossible et gargantuesque que nous offre Cartarescu, un roman de cape et d’épée, d’amour et de politique, un livre à la langue si riche qu’elle épouse l’ambition de l’auteur et de son protagoniste à merveille, une fiction historique qui nous fait douter d’absolument tout tellement on a envie d’y croire et quand finalement on le referme, on se rend compte du tour de force qui nous a été offert, du livre total qu’on a entre les mains, quelque chose comme une offrande des dieux, un livre sacré. Un chef-d’oeuvre, en somme.


Bien-être, Nathan Hill, Éditions Gallimard.

Le livre Bien-être repose sur une étagère, le 26 décembre 2024.

Bien-être raconte l’histoire de Jack et d’Elizabeth, lui artiste, elle universitaire. S’ensuit une vie, faite de mariage et de maternité, d’accès à la propriété et de paternité, toutes les grandes étapes qui cimentent le rêve américain tout en démontrant habilement comment les fondations de ce rêve ne cessent de se lézarder à l’entrée du XXIe siècle.

Photo : Radio-Canada / Jérémy Laniel

Ça ne prend que quelques pages pour se rendre compte qu’on a affaire à un grand écrivain quand on aborde le plus récent roman de Nathan Hill, un jeune romancier américain qui, force est de constater, a fait ses gammes et ses devoirs, parce que rapidement, un souffle romanesque porte son histoire.

Dans un hivernal du début des années 90, l’auteur donne à lire un coup de foudre, celui de Jack et d’Elizabeth, lui artiste, elle universitaire. Lui d’un milieu plus pauvre et rural, elle, d’un milieu un peu plus urbain et aisé. S’ensuit une vie, faite de mariage et de maternité, d’accès à la propriété et de paternité, toutes les grandes étapes qui cimentent le rêve américain tout en démontrant habilement comment les fondations de ce rêve ne cessent de se lézarder à l’entrée du XXIe siècle.

Bien-être est une charge en bonne et due forme sur la culture de la psycho pop, où tout semble pouvoir se régler avec un tant soit peu de bonne volonté, le roman est fouillé sans jamais être lourd et donne à suivre ce couple dans toute sa complexité, mais son amour aussi, parce qu’au final c’est tout ce qui nous garde ensemble et surtout ce qui nous permet de continuer d’avancer.


Monica, Daniel Clowes, Delcourt.

Le livre Monica repose sur une étagère, le 26 décembre 2024.

Le livre Monica tente de remonter aux origines de cette femme, dont la mère l’a abandonnée sur le porche de ses parents à un jeune âge alors qu’elle n’avait jamais connu l’identité de son biologique.

Photo : Radio-Canada / Jérémy Laniel

Ç’a dû être un des premiers livres que j’ai lu en 2024 et qui, 12 mois plus tard, a encore une emprise sur moi. J’avais osé, en janvier, en parler comme peut-être le meilleur roman graphique de l’année et je crois que je ne me suis pas trompé.

Monica de Daniel Clowes peut sembler étrange de prime abord, sans oublier que c’est un livre quasi impossible à résumer. Par l’entremise de plusieurs histoires, l’écrivain tente de remonter aux origines de Monica, dont la mère l’a abandonnée sur le porche de ses parents à un jeune âge alors qu’elle n’avait jamais connu l’identité de son père biologique.

De cette histoire de filiation plutôt classique, Clowes démontre l’étendue de son talent en proposant de nombreuses ruptures de ton et de genre dans les différentes parties du livre. De l’horreur à la science-fiction en passant par l’autofiction et le roman de guerre, le lecteur doit être prêt à faire confiance au bédéiste pour errer en ces pages, mais le jeu en vaut absolument la chandelle parce que ce qui en résulte est une somme habile et bien menée, un roman graphique efficace qui multiplie les références aux genres qui ont formé Daniel Clowes. Une lecture réjouissante.


-ouestienne 1974-2024, J.R. Léveillé, Éditions du Blé.

Le livre Poésie franco-ouestienne 1974-2024 repose sur une étagère, le 26 décembre 2024.

Le livre Poésie franco-ouestienne 1974-2024 fait un survol dans le temps et dans l’espace de ce qui a fait et consolidé la poésie et la littérature dans l’Ouest canadien.

Photo : Radio-Canada / Jérémy Laniel

Rares sont les livres qui vous permettent de voyager de par l’Ouest canadien à si peu de frais, et pourtant c’est exactement ce que propose l’anthologie Poésie franco-ouestienne 1974-2024.

J.R. Léveillé et ses acolytes nous permettent un survol dans le temps et dans l’espace de ce qui a fait et consolidé la poésie et la littérature dans l’Ouest canadien. D’un poème à l’autre, on se rend compte de ce qui unit cette francophonie sur le territoire, mais aussi des spécificités de tout un chacun que l’on retrouve tantôt dans la langue, dans les thèmes, dans la manière.

Sept provinces et territoires, cinquante ans de poésie, soixante et onze poètes, plus de deux cents poèmes. Un livre qui se présente comme une somme des écrits passés, mais aussi comme un appel à la poursuite de ce chantier tout aussi éphémère qu’éternel, mais toujours aussi nécessaire : la vitalité des littératures des francophonies d’ici. Un livre auquel on fera référence encore longtemps.


Le Club des enfants perdus, Rebecca Lighieri, P.O.L.

Le livre Le Club des enfants perdus repose sur une étagère, le 26 décembre 2024.

Le Club des enfants perdus raconte l’histoire de Miranda, l’enfant d’un couple d’acteurs de renom élevée en plein cœur de .

Photo : Radio-Canada / Jérémy Laniel

Emmanuelle Bayamack-Tam, alias Rebecca Lighieri, fait partie des écrivaines dont je ne manque plus de livre tellement la qualité et la diversité de sa production épatent à chaque parution. Son dernier livre ne fait pas exception.

Le Club des enfants perdus raconte l’histoire de Miranda, l’enfant d’un couple d’acteurs de renom élevée en plein cœur de Paris. Au grand dam de ses parents, Miranda est parfois étrange, si bien que sa grand-mère paternelle lui a déjà diagnostiqué probablement une demi-douzaine de maladies quelconques. Dans un premier temps, l’histoire nous est narrée par Armand, le père de Miranda, qui entretient une bonne relation avec sa fille, malgré le fait qu’il est incapable de sentir son nouveau copain, Swann, un pervers narcissique qui, au grand déplaisir, souhaite devenir comédien, lui aussi. Plus le livre avance, plus on se rend compte que la pauvre et fragile Miranda n’est peut-être pas aussi dépourvue qu’on ne pourrait le penser.

Le Club des enfants perdus est un livre qui nous entraîne aux lisières du fantastique, ne lésinant pas sur les clins d’œil à Alice au pays des merveilles et à ces pouvoirs inhérents à l’enfance.

  • Jérémy Laniel

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