Paru en premier sur (source): journal La Presse
Ce roman, troisième titre d’une enseignante de littérature au cégep, raconte non pas un, mais deux féminicides.
Publié à 9 h 30
À la première page, on apprend que Martin va tuer dans sept jours sa femme et sa fille, qui s’apprête à fêter ses 20 ans. Puis on remonte une semaine plus tôt, pour replonger dans les journées qui ont précédé les meurtres, une à la fois. À travers les hauts et les bas du quotidien, la colère grimpe chez cet homme dont les frustrations accumulées montent en crescendo, de jour en jour, jusqu’à ce qu’elle finisse par exploser.
Mais plutôt que de se concentrer uniquement sur le père de famille, l’autrice a choisi de nous entraîner dans le sillage de plusieurs personnages secondaires qui évoluent dans son entourage. Elle détourne ainsi, par moments, notre attention du père, ce qui a pour effet de diminuer la tension. Au bout du compte, c’est l’histoire d’« un gars comme tout le monde », comme le décrit un voisin, qui se déroule sous nos yeux. Pour nous montrer comment il en arrive à franchir cette mince ligne rouge qui l’amène à commettre l’irréparable.
Alors que les fils du récit s’entremêlent, on ressort de cette lecture avec l’impression d’avoir mis des noms et des visages sur un drame directement tiré des nouvelles, au diapason de tous ces autres faits réels directement évoqués dans le roman. Comme un aperçu d’une vie destinée à déraper.
Nuits et jours avant la fin
L’instant même
169 pages
