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«Contours»: retrouver l’essence

Source : Le Devoir

« Certains affirment qu’ils ont tout de suite compris, dès qu’ils ont posé les yeux sur cette épouvantable et insondable étendue noire. Je ne les crois pas. Devant l’absence, devant le manque, l’œil tente toujours de combler par quelque chose. Il invente. » Dans un tout premier opus, Ann-Élisabeth Pilote place l’humain devant le vertige de l’absence tout en portant l’espoir au bout des yeux.

Contours, tout juste chez Stanké, pourrait très bien être une allégorie de l’ère du vide dans laquelle toute une génération est plongée. Le manque de balises, le besoin de repères, de s’appuyer sur du concret, de s’appartenir en faisant partie du « Grand Tout » participe des réflexions et des aspirations de la faune qui évolue dans cet univers obscur et infiniment prenant. Après des années d’errance, Éli s’installe dans la maison centenaire héritée de sa grand-mère, mais un soir, sans préavis, la voûte s’éteint, vidée de ses étoiles, une « démission du ciel », dit-on.

Dans toute cette étrangeté plutôt apocalyptique, ce n’est pas tellement « la disparition des astres […] qui effra[ie] [Éli], c'[est] plutôt ce qu’elle signifi[e], la solitude dans laquelle elle […] plong[e] » les personnages. Ainsi, dans cette étendue noire, l’héroïne cherche la lumière, un phare qu’elle retrouve chez sa voisine Margot, vieille amie de sa grand-mère, et son fils, Francis. Elle trouve en eux l’apaisement nécessaire pour affronter le vide, mais, surtout, découvre l’importance de créer des liens afin d’échapper au néant.

Et c’est ce qui émane de l’écriture d’Ann-Élisabeth Pilote, cette force puisée au contact de l’autre, ce

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