Paru en premier sur (source): journal La Presse
Ce petit recueil enfile comme des perles les formules un peu bateau qui ponctuent les conversations du quotidien, en vue de les décortiquer et d’y déceler les intentions sous-tendues par ces banalités.
Publié à 10 h 30
Un exercice qui n’est pas sans rappeler les Mythologies de Roland Barthes, la couche d’expertise sémiologique en moins ; on est ici davantage dans le ressenti littéraire et l’analyse souvent ironique, moqueuse ou agacée.
Avant de donner quelques morceaux choisis tirés de l’éventail proposé, il faudra noter que, du point de vue du lecteur québécois, la plupart des phrases sous la loupe n’auront pas l’effet de familiarité escompté. Tirées du langage courant, elles revêtent un vernis linguistique et culturel très « français de France » : « Elle m’a fait une angine », « C’est ni fait ni à faire », « C’est que du bonheur », « N’oubliez pas les paroles » (en référence à une émission de variétés diffusée sur France 2). Pour ces entrées, peut-être manquera-t-il des clés de lecture au public francophone nord-américain, même s’il retrouvera bien quelques expressions plus universelles ou pour lesquelles on trouvera aisément un équivalent (« Tu vas sortir de ta zone de confort », « Tu me diras », « Les gens sont comme ça »…).
Un recueil très marqué culturellement, donc, mais pas inintéressant pour quiconque s’intéresse de près à l’Hexagone.
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