Paru en premier sur (source): journal La Presse
Âmes sensibles s’abstenir. Si les descriptions de cafards dans un oreiller ou d’yeux cousus vous révulsent, ce livre n’est pas pour vous.
Publié à 9 h 30
L’éditeur avertit d’ailleurs les lecteurs en début d’ouvrage que le roman contient des scènes de violence explicite. Mais si vous décidez néanmoins de vous aventurer dans ce deuxième titre de l’autrice du best-seller Cadavre exquis et que vous aimez plonger dans des dystopies angoissantes où la fin du monde prend la forme d’un cauchemar horrifique, vous serez comblés.
Dans un avenir incertain, la narratrice écrit en cachette dans sa chambre sans fenêtre, mue par l’espoir que quelqu’un, un jour, lise l’histoire de ces femmes enfermées à la Maison de la Sororité sacrée. Entre les coups de fouet de la Sœur Supérieure et les autres formes de flagellation infligées pendant les rituels de sacrifice, elles espèrent toutes être choisies pour être la prochaine élue. Tout en racontant les coups bas et les supplices qui rythment leur quotidien, la narratrice se souvient peu à peu du temps d’avant, de l’époque où les guerres de l’eau ont rendu les pays inhabitables et l’ont forcée à fuir vers ce refuge en pleine forêt. Lorsqu’une errante surgit un jour de nulle part, un nouveau champ de possibles apparaît contre toute attente.
Sur fond de catastrophe environnementale, ce roman qui évoque une version plus sanguinaire de La servante écarlate de Margaret Atwood revisite des théories largement explorées dans le genre sans réellement surprendre ou apporter de nouveaux concepts à la réflexion. Et s’il se distingue d’une certaine manière, c’est bien par sa façon de montrer à quel point même face à l’adversité et au chaos, les femmes peuvent faire preuve de jalousie, de barbarie et d’une cruauté sans nom plutôt que de miser sur la solidarité.
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