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«Maisons perdues, maisons rêvées»: la fenêtre ouverte de Mélissa Grégoire

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« Une maison, selon Katherine Mansfield, c’est une arche — pour échapper au déluge. » Voilà un peu le cadre et la tonalité Maisons perdues, maisons rêvées, avec lequel Mélissa poursuit une œuvre où elle se permet d’explorer avec intelligence et finesse un certain nombre de questions existentielles, tout en se confrontant avec délicatesse aux êtres et aux livres.

Après L’amour des maîtres (, 2011), roman lucide et limpide sur l’apprentissage de la liberté, puis Une joie sans remède (Leméac, 2020), où une femme exposait sa vulnérabilité devant les injonctions modernes du « métier de vivre », l’écrivaine explore en un roman fait de neuf récits l’importance vitale et spirituelle des lieux dans nos vies.

Maisons, appartements, chalets, jardins, racines. Lieux quittés, perdus ou vendus, lieux où on aspire à s’épanouir, à se reproduire ou à se réfugier, chacun est ici l’objet d’une quête qui ne connaîtra jamais de repos.

C’est le cas pour , qui ressemble beaucoup à la narratrice d’Une joie sans remède. Une femme pétrie de doutes, « bourrée d’échecs et de complexes d’infériorité », qui enseigne la littérature dans un collège et vit en couple depuis plus de vingt ans avec Antoine, un écrivain plus âgé qu’elle. Ensemble, ils sont « immobiles comme deux enfants sidérés par le temps qui passe ».

Dans « Au-dessus des ruines », la démolition de la maison de ses grands-parents déclenche chez elle un flot de souvenirs et de regrets. Plus loin, c’est la maison flambant neuve de ses parents qui entrouvre un gouffre. Dans « Perdre le paradis », Antoine est pris de

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