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Michel Côté et nous | Cinquante témoins pour un être incontournable

Paru en premier sur (source): journal La Presse

Moins deux ans après la mort de Michel Côté, l’auteur Pierre Gince et le comédien Maxime Le Flaguais, fils du grand disparu, font équipe pour lui consacrer un ouvrage. Dans Michel Côté et nous, ce dernier apparaît à travers les regards de 50 personnes l’ayant connu. Entretien avec les auteurs.


Publié à 6 h 00

Comment tout a commencé ?

Pierre Gince : J’ai pris contact avec le clan Côté/Le Flaguais en avril 2024. Après Robert Bourassa, René Lévesque, et Guy Lafleur, ce est le cinquième d’une collection consacrée à des gens incontournables, qui ont contribué à transformer le , en faisant rire, pleurer, réfléchir. Michel Côté s’inscrivait dans ce sillon.

Maxime Le Flaguais : Notre père n’était pas très friand des biographies. Il avait refusé quelques offres de son vivant. Mais ici, on a trouvé la formule très intéressante et conviviale. À notre avis, il aurait apprécié qu’on donne ainsi la parole à des gens qu’il a aimés, dont plusieurs qui ne sont pas des personnalités publiques, qui n’ont pas nécessairement la tribune.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Pierre Gince et Maxime Le Flaguais

Maxime, voyez-vous l’ouvrage comme un héritage public ?

ML : Absolument ! On l’a fait pour la postérité. C’est un de envers le peuple québécois. Michel adorait son peuple. Il adorait son pays, le Québec. Et on l’a fait aussi pour la famille. Pour les petits-enfants.

Vous signez une introduction au ton très intime. Ce partage a-t-il été difficile ?

ML : Ce fut long avant que je m’y mette. J’étais un petit peu paralysé. Deux de mes amis que j’ai reçus à souper m’ont dit de foncer. La date de tombée approchait. Alors, j’ai tout écrit rapidement et avec mon cœur. J’écris depuis longtemps, des poèmes, des paroles de chansons, et j’ai une certaine aisance avec le verbe. Donc, c’était le fun, mais je voulais faire honneur à mon père. C’était stressant en sachant que cette introduction serait là pour toujours.

Pierre, la formule de vos livres « … et nous » permet de lire l’ouvrage sans suivre l’ordre des pages. Ça vous plaît ?

PG : Ce concept est né avec Marie Grégoire, coautrice du premier livre sur Robert Bourassa. On propose des entrevues en langage parlé (questions/réponses), mais qui sont fermées. Si on veut entendre ce que Danielle ou Claude Meunier ont à dire sur Michel Côté, il y a un chapitre pour chacun, etc.

ML : Ça se dévore. Les chapitres sont courts et vont à l’essentiel. Il n’y a pas de redite.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Pierre Gince et Maxime Le Flaguais devant la plaque du Théâtre des voyagements, où a eu lieu la première de la pièce de théâtre Broue le 21 mars 1979

Quels mots sont revenus le plus souvent dans les témoignages ?

ML : Générosité, empathie, authenticité, droiture, famille, travail bien fait…

PG : Je vais dire fierté, car c’était un gars qui était fier. Et il était fier de dire qu’il venait d’Alma, un nom qui revient… 104 fois dans le livre ! Ce n’est pas lui qui le dit. Ce sont nos témoins.

Avez-vous eu des surprises ?

ML : Il y a eu de bonnes anecdotes…

PG : Par exemple, Denis Dionne, un ami du secondaire, nous raconte que le personnage de -Jacques, le paon de Cruising Bar, était inspiré par… Michel lui-même. Michel portait un grand imperméable, un parapluie et un chapeau. Il rentrait ainsi, comme un dandy, dans un restaurant du coin.

ML : Un personnage de Broue (Pointu) est inspiré d’un homme que mon père avait observé dans un bar du boulevard . Un autre était inspiré d’un de ses oncles qui avait le coude léger.

Pierre, quelle était votre relation avec Michel Côté ?

PG : Je ne l’ai pas connu. Mais quand nous avons terminé le livre, dans sa maison de Stoke, Maxime m’a amené dans le sentier où il aimait marcher, chasser, faire du ski de fond. Il m’a fait chausser les bottes de Michel. J’ai ressenti comme si j’avais sa fierté et sa prestance.

Maxime, vous avez écrit l’introduction, mais vous n’êtes pas un des 50 interviewés. Permettez- de vous poser la première question posée à presque chacun d’eux : quel est votre plus lointain souvenir de Michel Côté ?

ML : (Rires) Un souvenir qui me revient beaucoup depuis, ça remonte à lorsque j’avais 3 ou 4 ans. À la campagne, nos voisins étaient les Sanche, et pour aller chez mon ami Jean-Philippe, il fallait marcher dans un sentier d’environ 300 mètres. Un jour, je suis parti seul avec mon petit sac. Mon père était caché dans le bosquet avec sa caméra vidéo pour me filmer. Sensible, il voulait capter ce premier moment où son fils s’en va tout seul. Je l’ai aperçu. Or, juste avant, j’avais donné un bec à ma mère. Alors, je lui ai lancé : t’en veux d’un bec, toi, papa ? Cette phrase est restée dans la famille.

Michel Côté et nous

Michel Côté et nous

Maxime Le Flaguais et Pierre Gince

Les Éditions de l’Homme

296 pages

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Dans cet article

Maxime Le Flaguais et Pierre Gince Michel Côté et nous

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