Source : Le Devoir
En ces temps de dictature des écrans, de vérités alternatives, de pensée unique, le recours à la littérature comme moyen d’émancipation se fait de plus en plus sentir. Henriette Zoughebi, bibliothécaire de métier et directrice fondatrice du Salon du livre de jeunesse de Montreuil, et Edwige Chirouter, professeure en philosophie de l’éducation à l’Université de Nantes, titulaire de la Chaire UNESCO sur la philosophie avec les enfants, publient ces jours-ci des essais sur la nécessité de la lecture, de la réflexion, sur le pouvoir de la littérature jeunesse, et investissent des moyens pour s’armer contre ce que l’avenir semble nous réserver.
Pour Henriette Zoughebi, qui dirige le collectif La littérature dès l’alphabet. Lire pour grandir en liberté (Gallimard), il y a urgence de mettre en lumière tout le pouvoir de la littérature dans le développement de la pensée. Jointe en Seine–Saint-Denis, elle souligne à quel point les enfants sont entraînés dans un système qui réduit leur pouvoir de penser. « Et ce que je crois, c’est qu’il faut donner aux enfants un espace de liberté dans lequel ils et elles peuvent se construire dans la diversité du monde qui est la nôtre […] et c’est la raison pour laquelle il m’a semblé urgent de me tourner vers la littérature. Quelle place elle peut prendre dans cette contre-offensive ? Et moi je crois au pouvoir de la littérature de ce côté-là. »
Dans son ouvrage À quoi pense la littérature de jeunesse ? (École des lettres), Edwige Chirouter évoque d’une certaine manière cette
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