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Les noms des cinq finalistes du Prix de la nouvelle Radio-Canada 2025 sont dévoilés. Leurs textes ont été sélectionnés par un jury composé de la journaliste et écrivaine Claudia Larochelle, du professeur et écrivain Éric Mathieu, et de l’écrivaine Pierrot. Chaque année, ce prix récompense des textes originaux d’autrices et d’auteurs amateurs ou professionnels. La liste préliminaire de 24 textes avait été sélectionnée par notre comité de lecture.
Les nouvelles inédites de Julie Bosman, d’Andrée Gendron, de Paul Lachance, de Marie-Noëlle Morency et de Michel Trépanier ont été choisies parmi 529 textes soumis au concours cette année. Le nom de la personne gagnante sera dévoilé le 17 avril.
Voici les noms des cinq finalistes ainsi qu’un bref portrait établi à partir de quelques questions auxquelles ils et elles ont répondu.
Les finalistes :
(Cliquez sur le titre de leur nouvelle pour la lire)
Julie Bosman est finaliste du Prix de la nouvelle Radio-Canada 2025.
Photo : Colombe D’Auteuil
Julie Bosman est originaire de Mont-Saint-Hilaire. Elle habite maintenant à Montréal, où elle travaille dans les médias écrits. Son rêve de publier est devenu réalité en 2017, année où elle a fait paraître le recueil de nouvelles Nous sommes bien seules, chez Leméac Éditeur. Depuis, elle a achevé trois romans, dont le plus récent, Pour que demain s’empare de nous, publié chez le même éditeur.
À l’annonce de sa sélection au Prix de la nouvelle 2025, Julie Bosman avoue qu’elle en a ressenti tout d’abord une certaine gêne. On va finir par me décerner une récompense pour le plus grand nombre de participations
, dit-elle en riant. En effet, ce n’est pas la première fois qu’elle soumet un texte aux Prix de la création de Radio-Canada et elle s’est mesurée à tous les styles avec brio. Elle a fait partie des finalistes du Prix du récit en 2023, du Prix de la nouvelle en 2022 ainsi que du Prix de la nouvelle 2024, pour La fille aux Post-it. Elle était aussi de la liste préliminaire du Prix de poésie en 2019 et du Prix de la nouvelle en 2023.
Que les textes soient soumis de manière anonyme au comité de lecture et ensuite au jury atténue ma gêne. Et puis la persévérance, l’entêtement, et même, dans une certaine mesure, l’acharnement sont presque intrinsèques à des carrières artistiques, où les refus sont nombreux. Cette position de finaliste m’encourage à poursuivre ma route.
Julie Bosman travaille en ce moment à un récit qui devrait paraître à l’automne chez Leméac Éditeur.

Andrée Gendron est finaliste du Prix de la nouvelle Radio-Canada 2025.
Photo : Marigane Branchaud
Originaire de Boucherville, Andrée Gendron habite maintenant La Prairie, sur la Rive-Sud dans la région de Montréal. Jusqu’à l’âge adulte, j’ai habité une petite maison de banlieue à la pelouse bien taillée. Une petite maison où régnait une tension sans doute semblable à celle qu’inspire la traversée d’un champ de mines. J’ai rapidement trouvé dans les livres une manière de fuir cette atmosphère viciée.
C’est ainsi qu’elle a développé son intérêt pour l’écrit. Déjà au primaire, j’écrivais à profusion des histoires inachevées. J’ai vite réalisé que cette posture de l’ombre qu’est l’écriture me convenait mieux que la performance oratoire.
Durant ces études collégiales, elle a occupé un emploi de commis en librairie. Puis, elle a étudié en sciences à l’université, sans jamais vraiment se détourner des arts. Depuis une vingtaine d’années, Andrée Gendron travaille comme biologiste pour un institut de recherche scientifique qui s’intéresse à l’avenir des écosystèmes aquatiques et aux moyens de remédier aux changements qui affectent ces espaces.
Si ses écrits prennent surtout la forme d’articles scientifiques, elle passe souvent du côté de l’écriture artistique. Elle a publié le roman jeunesse Il était une voix, qui explore le thème de la parole intérieure. C’était sa quatrième participation aux Prix de la création Radio-Canada. En 2023, elle figurait sur la liste préliminaire du Prix de la nouvelle avec son texte À deux doigts de…. Être finaliste cette année lui a fait l’effet d’un rayon de soleil printanier, lui caressant furtivement la joue, après un hiver noir et froid
.
L’expérience que j’ai vécue suggère qu’on peut parfois infléchir le sort, si on y consacre assez de temps et de tentatives.
Elle espère avoir assez d’énergie pour poursuivre un projet de roman, en état de gestation prolongée. Dans les prochains mois, je compte m’offrir quelques formations et prendre part à des ateliers d’écriture, histoire de m’outiller un peu plus pour affronter les grandes douleurs de l’accouchement.
Finalement, Andrée Gendron cite quelques recueils de nouvelles qui l’ont marquée : Un combat, de Patrick Suskind, La loterie, de Shirley Jackson, Story of Your Life, de Ted Chiang et Aspirine, d’Amélie Nothomb.
Paul Lachance pour Un tunnel

Paul Lachance est finaliste du Prix de la nouvelle Radio-Canada 2025.
Photo : Marie-Nellie Casse
Paul Lachance est né à Trois-Rivières en 1949 : C’était un milieu favorisé où l’éducation tenait une place prioritaire.
Après des études classiques au Séminaire Saint-Joseph, il a fait des études médicales à l’Université Laval et a exercé comme omnipraticien durant 44 ans. J’ai aussi appartenu au mouvement scout au cours de ces huit années de formation en y développant les valeurs d’engagement, de partage, de loyauté et de respect.
Sa carrière comme médecin l’a amené à effectuer un stage en maladies tropicales au Congo et des remplacements à Fort Chimo (Kuujjuaq) et à Fort George (Chisasibi), dans le Nord québécois. Depuis qu’il est à la retraite, il partage son temps entre la randonnée, un peu d’aide humanitaire au Guatemala, la lecture et l’écriture.
Mon intérêt pour l’écriture doit remonter à 25 ans, sans trop que je sache s’il y aurait des suites. Je n’écrivais pas par besoin personnel, mais plus par nécessité de transmettre les valeurs que je portais.
Père de quatre enfants, il raconte avoir écrit un conte pour ses deux plus jeunes et participé à la rédaction d’un abécédaire avec son fils aîné dans le but de communiquer à ses enfants et petits-enfants sa compréhension de certains sujets comme l’amour, la beauté, la culture, etc. C’est là que j’ai connu le plaisir de l’écriture.
Il a été inspiré par l’imagination, la créativité et l’originalité d’auteurs comme Jules Verne, Edgar Poe ou Bernard Werber.
Actuellement, il a un projet d’écriture, auquel il réfléchit depuis sa retraite. Il y a des obstacles que je m’impose moi-même. Le sujet intéresse-t-il un lectorat plus élargi? Crainte du jugement? Documentation insuffisante? Et, disons-le, un peu de paresse.
Cependant, être finaliste l’aura affranchi en partie de ces craintes. Cela constitue pour moi un grand encouragement à oser admettre une certaine valeur à mon écriture, et j’en suis fortement reconnaissant aux membres du jury. J’invite donc les futurs soumissionnaires aux Prix de la création à oser proposer leurs textes, et surtout, [je leur confirme] qu’il n’y a pas d’âge pour s’y mettre.
C’était sa toute première participation aux Prix de la création.
Marie-Noëlle Morency pour Chez toi

Marie-Noëlle Morency est finaliste du Prix de la nouvelle Radio-Canada 2025.
Photo : Virginie Ngo
Marie-Noëlle Morency a grandi à Québec en cultivant ses passions artistiques. J’étais toujours en train d’écrire, de dessiner ou de chanter.
Après des études en littérature française, sa carrière professionnelle s’oriente vers les communications et le marketing, mais l’écriture a toujours fait partie de sa vie. Toute jeune, je remplissais des carnets, j’inventais des histoires et des chansons.
Le pouvoir de l’art lui paraît essentiel.
Pour libérer la parole, pour imaginer les possibles, pour se rappeler qu’il faut rire et pleurer. L’art nous relie, nous bouscule, nous éclaire – et c’est pour ça que j’écris et que je lis.
Membre fondatrice du trio folk Fée tempête, Marie-Noëlle a composé des chansons et s’est souvent produite sur scène. Si les prestations musicales ne font plus partie de sa vie, l’écriture s’y déploie encore. Son texte Le silence des cèdres faisait partie de la liste préliminaire du Prix du récit Radio-Canada 2023. Son premier roman, Bleue de toi, a été publié aux éditions Druide en 2024, et elle est en séance de signatures au Salon international du livre de Québec, qui se tient jusqu’au 13 avril. Elle travaille actuellement à l’écriture de son deuxième roman.
La sélection de sa nouvelle a suscité un mélange de surprise et de joie. C’est une belle reconnaissance, et surtout, une occasion de partager un texte qui me tient à cœur.
Et elle rappelle que si soumettre un texte, c’est toujours un saut dans l’inconnu qui nous fait douter et hésiter, ils ont tous le mérite d’exister et d’être lus. Ce prix est une formidable occasion de partager son écriture avec un lectorat plus large. Osez, écrivez, envoyez.
Ses lectures sont nombreuses et plusieurs écrivains et écrivaines l’inspirent, dont Agatha Christie, Auður Ava Ólafsdóttir, Mireille Gagné, Myriam Vincent, Fanny Britt, Matthieu Simard, Kev Lambert, Éric Plamondon, Andrée A. Michaud et Joni Mitchell. À propos de cette dernière, elle précise : Sans être une écrivaine, elle est une immense poète. Ses chansons sont de véritables portraits de la vie quotidienne, d’une justesse et d’une puissance inouïe.

Michel Trépanier est finaliste du Prix de la nouvelle Radio-Canada
Photo : Martine Laliberté
Michel Trépanier est né à Cartierville, à Montréal, et a grandi au bord de la rivière des Prairies. Après des études littéraires, il a enseigné la littérature pendant 37 ans à l’université et au Collège André-Grasset. J’ai adoré vieillir entouré de jeunes gens qui ne vieillissaient jamais.
Vers l’âge de 13 ans, il a choisi un moyen original pour commencer à écrire. J’allais au centre-ville et observais, candidement, pendant une heure ou deux, une personne totalement inconnue que j’avais remarquée. Je remarquais ses gestes, sa singularité, ses postures, ses comportements. Quand je rentrais dans ma chambre, j’écrivais son portrait.
Il pense que ces rencontres
avec des personnes inconnues lui ont permis de découvrir l’essence même de la littérature.
Durant ses années d’enseignement, il a publié un recueil de poésie, Mourir dedans la bouche, aux éditions de l’Hexagone, et deux romans, Le pire n’est jamais sûr et Jusqu’à toi, Winona, à Québec Amérique.
J’ai beaucoup voyagé ces quinze dernières années, c’est une autre façon de lire. Depuis peu retraité, j’essaie à nouveau d’écrire.
Il a fait partie de la liste préliminaire du Prix de la nouvelle en 2022 pour son texte Week-end. Il mentionne que ces dernières années, outre le texte de 2022, il a envoyé trois fois Le baiser des étoiles, sa nouvelle, dans des moutures différentes. Cela m’a forcé à mieux calibrer mon texte et à lui donner un supplément d’âme qu’il n’avait pas. Le fait de ne pas être choisi doit être compris comme un enseignement et un aiguillon sondant notre volonté.
Michel Trépanier ajoute qu’il a de multiples admirations littéraires, mais pour ce qui est des recueils de nouvelles, il apprécie notamment Albert Camus, J.D. Salinger et Marie Hélène Poitras.
Véritable tremplin pour les écrivaines et les écrivains canadiens, les Prix de la création Radio-Canada sont ouverts à toute personne qui écrit, de façon amateur ou professionnelle. Ils récompensent chaque année les meilleurs récits (histoires vécues), nouvelles et poèmes inédits soumis au concours. Pour tous les détails du concours, consultez notre page.