Source : Le Devoir
Jouer avec les mots
D’un naturel sage et ordonné, le dictionnaire décide un jour de donner un peu de vie à ses pages sobres, espérant raconter, comme tout bon livre qui se respecte, une histoire. Mais lorsque certains mots se matérialisent, et que l’alligator, affamé, se laisse attirer par l’odeur d’un donut, bousculant sur leur passage les colonnes de mots bien rangés, il n’en faut pas plus pour qu’un joyeux bordel s’installe rapidement entre les pages du savant livre. Dans ce tout nouvel opus intitulé Le dictionnaire à l’envers, Sam Winston décoince la rigidité légendaire de l’ouvrage tout en lui livrant un vibrant hommage. Certaines définitions, inédites et singulières, parviennent par ailleurs à ne pas être complètement écartées des pages, permettant à l’œil curieux de parfaire, mine de rien, ses connaissances. Les illustrations d’Oliver Jeffers appuient quant à elles toute l’excentricité contenue dans le texte de Winston. Les nombreux personnages colorés valsent ici et là dans un désordre des plus invitants, forçant le lecteur à répéter constamment son alphabet. Il fallait y penser.
Le dictionnaire à l’envers
★★★★
Sam Winston et Oliver Jeffers, traduit par Claire Billaud, Kaléidoscope, Paris, 2025, 64 pages. 6-8 ans.
Sur les pas du peintre
Alors que Vincent vient tout juste de s’installer au pays du soleil, « il n’a qu’une envie, peindre. Mais par où commencer ? Tout est beau ici ». Puis, comme il s’installe dans un champ de blé, un chien en sort, vole son pinceau, laissant place à une course et une poursuite dans les plus beaux décors
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