Paru en premier sur (source): journal La Presse
La vie d’Antoine Sabourin n’est plus ce qu’elle était depuis la mort de sa conjointe dans un accident de vélo. Ce scénariste dans la trentaine, blasé et sans ambition, noie ses démons dans l’alcool depuis le triste évènement. Il retrouve toutefois le goût de la création après avoir fait la connaissance de Cynthia.
Publié à 11 h 30
Cette femme écorchée occupe un campement de sans-abri dans le parc Frédéric-Back. Touché par son authenticité et choqué par les injustices sociales, Antoine s’anime et voit l’occasion de réaliser son plus grand rêve : faire du « cinéma vivant » avec « un storytelling radical », « où les répliques, les actions seront improvisées, idéalement par des amateurs, et à leur insu » dans un lieu et au moment qu’il aura choisis.
Avec En explosion devant nos yeux, l’auteur Dominique La Salle, qui enseigne la philosophie au cégep, offre un troisième roman touffu et original (après Le saint patron des backpackers et Simili) qui aborde la crise du logement et baigne dans la montréalité des années 2020… avec des effluves de gin et de whisky.
Dans une langue vivante et animée, on y présente, avec toutefois certaines longueurs, les points de vue des deux principaux personnages, entrecoupés d’extraits de rapport du coroner et du journal où Antoine s’adresse à la défunte en lui présentant son projet. Le tout ponctué de touches d’humour et de références à la culture populaire. La description de la scène finale, avec ses nombreux détails, nous plonge avec réalisme au cœur de la colère des laissés-pour-compte qui peinent à se faire entendre à travers les bruits de notre époque.
En explosion devant nos yeux
XYZ
320 pages
