Paru en premier sur (source): journal La Presse
Tout ce que désire le policier à la retraite Thumps DreadfulWater, c’est faire bien tranquillement de la photographie, s’occuper des quatre adorables chatons engendrés par sa bohème de chatte Freeway et tenter de se rapprocher de la très indépendante Claire.
Publié à 9 h 00
Malheureusement pour DreadfulWater, Duke Hockney, le shérif de la petite ville de Chinook, l’entraîne dans une enquête sur une série d’évènements pour le moins énigmatiques : on a retrouvé une voiture incendiée sur les terrains d’un ancien centre de recherche où l’on testait les effets du soleil et des éléments sur la peinture, et un cadavre dans le fond d’un canyon à proximité.
Trois cadres de l’entreprise propriétaire du centre de recherche débarquent à Chinook, ce qui intrigue DreadfulWater et Hockney : pourquoi une délégation d’un tel niveau s’intéresse-t-elle à ce qui ne serait qu’un simple fait divers ?
L’intrigue est complexe, bien menée, et aborde des thèmes de prédilection pour l’auteur, comme la cupidité des entreprises. Mais la force des romans policiers de Thomas King se trouve ailleurs, notamment dans ses personnages colorés et, surtout, ses dialogues caustiques. Les personnages s’échangent des piques qui cachent souvent une grande affection. C’est un réel bonheur de lire ces réparties empreintes d’humour.
C’est aussi un plaisir de voir comment Thumps DreadfulWater, un sang-mêlé, navigue entre la communauté blanche de Chinook, au Montana, et la réserve autochtone d’à côté, et comment son désir de tranquillité est sans cesse bousillé par des personnages, humains ou à quatre pattes, un peu trop envahissants.
L’action du Cadavre du canyon se déroule tout juste après la fin de la pandémie de la COVID-19. On voudrait peut-être l’oublier, mais cet évènement a des conséquences économiques, sociales et médicales que Thomas King aborde avec délicatesse.

Le cadavre du canyon
À lire
378 pages