Paru en premier sur (source): journal La Presse
L’Ontarien Scott Thornley avait réussi à nous accrocher avec les premiers titres de sa série autour de l’inspecteur MacNeice – suffisamment, du moins, pour qu’on ait hâte de retrouver l’enquêteur flegmatique dans une nouvelle intrigue.
Publié hier à 6 h 00
Mais après un départ emballant, force est de constater que l’enthousiasme suscité par la découverte de cette série policière imaginée si près de chez nous a commencé à s’émousser à mesure qu’elle se développe.
Après un mois à flâner seul, à Paris, pour se remettre de sa dernière affaire (La mort en perspective), un inspecteur MacNeice plutôt éteint est de retour dans la ville (fictive) de Dundurn.
Celui-ci trouve à peine le temps de reprendre ses habitudes qu’il reçoit un appel préoccupant de la légiste : un chien blessé a été retrouvé avec du sang humain sur son pelage, alors que son propriétaire manque à l’appel. Les enquêteurs entreprennent donc de remonter le chemin suivi par le chien et découvrent une scène de crime qui confirme leurs craintes.
En parallèle à cette première investigation, le romancier nous entraîne sur les traces d’un comptable engagé comme « nettoyeur » et mis en charge d’exécuter des commandes pour le compte d’un commanditaire anonyme. Peu à peu, la ville est en proie à une série de disparitions n’ayant aucun lien entre elles.
MacNeice mène l’enquête avec son équipe – y compris Fiza Aziz, collègue dont il apprécie la compagnie, mais avec qui il n’ose aller plus loin, encore hanté par le deuil de sa femme, Kate. L’inspecteur semble cependant avoir perdu de sa fougue, miné par tous les morts qui ont croisé son chemin, et aspirer à une vie paisible à écouter le chant des oiseaux – de préférence à deux –, sans pour autant savoir comment y arriver.
Ce n’est pas une intrigue très complexe qui se dévoile, en fin de compte, au détour des pages. Mais plutôt une enquête procédurale, écrite dans les règles de l’art, à l’image de celles qu’on retrouve souvent dans les romans policiers américains.
On chemine en suivant deux lignes parallèles qui, sans surprise, finiront par se rejoindre.
Il ne se passe pas grand-chose non plus sur le plan personnel, du côté des personnages, alors qu’on se surprend à souhaiter un peu d’action de ce point de vue. On est en terrain familier, et c’est rassurant si on ne s’attend pas à être dépaysé. Un peu comme prendre un polar de Michael Connelly, en sachant d’avance qu’on trouvera ce que l’on cherchait.
