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Un bond de fréquentation des spectacles au Québec alimenté par la chanson anglophone

 

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Les Québécois ont été plus nombreux à assister à des spectacles en 2023 par rapport à 2004, mais ils ont délaissé les pièces de théâtre. Et la part de marché des spectacles québécois recule.

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a dévoilé jeudi de nouvelles données à ce sujet.

En tout, 8,8 millions d’entrées ont été recensées pour quelque 20 000 spectacles en 2023. En 2004, on comptait 7 millions d’entrées pour 16 000 représentations. L’offre et la fréquentation des spectacles ont ainsi bondi de 25 % et 26 % entre 2004 et 2023.

La chanson anglophone, grande gagnante

Le nombre d’entrées à des spectacles de chanson est passé de 2 à 3 millions, et c’est la chanson anglophone qui a connu la hausse la plus marquée en 20 ans.

La croissance observée en chanson est en grande partie alimentée par la chanson anglophone, dont les représentations ont doublé depuis 20 ans, souligne l’ISQ dans son document.

Autre mauvais signe pour les productions québécoises : les parts de marché des spectacles d’ici ont diminué, de 79 % à 71 % pour la fréquentation et de 72 % à 59 % pour les revenus de billetterie.

Même si la fréquentation et les revenus de billetterie des spectacles québécois ont augmenté, ceux-ci ont perdu des parts de marché au profit des spectacles venant d’ailleurs, précise l’ISQ.

Moins de billets vendus pour des pièces de théâtre

L’ISQ fait aussi état d’une diminution de fréquentation des théâtres, dont le nombre d’entrées passe de 1,7 à 1,5 million d’entrées, soit une baisse de 11 %.

Les diminutions observées en théâtre s’expliquent notamment par l’important déclin du théâtre de répertoire, qui n’a pas été compensé par la croissance du théâtre de création, indique-t-on dans le document de l’ISQ.

Toutes les autres catégories – danse, musique et variétés – sont en hausse, bien que celle de la musique soit très modeste (0,1 % d’augmentation de la fréquentation).

Le domaine de l’humour, reconnu pour sa popularité, a été la locomotive du secteur des variétés, avec une représentation sur quatre qui était un spectacle d’humour au Québec en 2023.

L’ouverture de lieux de type cabaret voués à la présentation de soirées d’humour, où des artistes de la relève et de renom prennent l’affiche régulièrement pour tester leur nouveau matériel de spectacle devant de petits publics intimes, serait reliée à ces résultats, selon l’ISQ.

Un déséquilibre croissant

Les données dévoilées jeudi montrent également une concentration accrue du marché des arts de la scène ces dernières années. En 2018, une vingtaine de diffuseurs se partageaient la moitié du nombre de billets de spectacles vendus au Québec. L’an dernier, ils n’étaient plus qu’une dizaine à se partager cette même part.

Même chose si on regarde les revenus de billetterie. En cinq ans, le nombre de diffuseurs à accaparer 75 % de ces revenus est passé de 30 à 15.

Cette domination d’un petit nombre de très gros diffuseurs, le recul des productions francophones au profit de l’anglophonie, mais aussi la fréquentation qui reste concentrée dans les grands centres urbains inquiètent RIDEAU, l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles. Ses membres se situent surtout en région.

Les chiffres témoignent d’un engagement de la part du public, mais il ne faut pas se laisser aveugler. On note un déséquilibre croissant. Si rien n’est fait, c’est l’écosystème culturel québécois qui est à risque, notamment dans les régions, a indiqué, par communiqué, la directrice générale de RIDEAU, Julie-Anne Richard.

Il faut impérativement renforcer les mécanismes de soutien à la diversité culturelle, territoriale et linguistique, a-t-elle ajouté.

Avec les informations de La Presse canadienne

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