Festival acadien de poésie de Caraquet : une édition automnale bien reçue par le public

Le Festival acadien de poésie de Caraquet s’est terminé dimanche après-midi, au Nouveau-Brunswick. Pour cette 29e édition, une trentaine de poètes de la région, mais aussi d’ailleurs ont partagé leurs mots, cette fois-ci en plein milieu de la saison littéraire d’automne.

C’est que cet événement a habituellement lieu au début du mois d’août, dans la foulée des activités culturelles qui amènent son lot de festivaliers dans la Péninsule acadienne : comme le festival acadien et le Gala de la chanson de Caraquet.

Dans un désir de prolonger la saison culturelle, les organisateurs du Festival acadien de poésie ont misé cette année sur l’automne en organisant l’événement du 18 au 21 septembre.

L’idée c’était de voir ce que ça donnait si on se sortait justement de ce tourbillon-là d’activité où ce que le public, surtout local, est très sollicité avec le Festival acadien, explique le directeur général et artistique, Jonathan Roy.

Ces dernières années, le mois de septembre est encore super beau. C’est sûr que ça nous permet aussi de s’arrimer un peu plus à la rentrée littéraire [et] étendre la période récréotouristique, poursuit-il.

Si l’été permet en effet une effervescence en raison de l’abondance de touristes, Jonathan Roy relate qu’historiquement, les premières années du Festival acadien de poésie avaient eu des éditions d’automne et que cela avait marqué l’esprit des gens à l’époque.

Dimanche après-midi, Jonathan Roy confirme que la formule automnale a été bien reçue par les festivaliers.

Les gens quittent en nous disant que c’était une superbe édition, puis qu’ils ont fait de belles rencontres qu’ils repartent nourris, dit-il. C’est une réussite. La vibe automnale a fait le travail qu’elle avait à faire sur la programmation et les poètes. C’est sûr que ça a été un peu plus aéré.

Les poètes débarquent à Caraquet

Au total, une trentaine d’activités en tout genre se sont déroulées sur quatre jours, dont la mythique soirée de poésie Martin-Pître, qui a eu lieu samedi soir au Centre culturel de Caraquet.

Cette année, c’est Matt et Marc André Boudreau qui ont fait l’accompagnement musical avec des poètes de toute la francophonie canadienne, du Québec, de l’Ontario ainsi que des poètes autochtones du Nouveau-Brunswick.

C’est comme la soirée de poésie qui existe depuis toujours, qui est comme un des piliers de nos programmations, dit Jonathan Roy. Ce qui a marqué la soirée, c’était vraiment le mélange de poésie et de chanson. La poésie se retrouve par delà le livre, puisqu’elle se retrouve aussi en chanson.

Des spectacles littéraires, ateliers d’écriture, entretiens et poésies sous toutes leurs formes ont aussi envahi Caraquet depuis jeudi. La quasi-totalité des activités était gratuite et plus diversifiée les unes que les autres.

On a eu un atelier d’écriture de forme courte pour taguer de façon polie et légale. Il y a aussi des ateliers pour faire des T-shirts poétiques, donne en exemple Jonathan Roy.

Le festival permet chaque année de créer des occasions de rencontre entre les poètes de la province, mais aussi d’autres régions francophones au pays.

Les poètes invités cette année étaient Annie Lafleur, Carol-Ann Belzil-Normand, Céleste Godin, Claire Moeder, Daniel H. Dugas, Éloïse LeBlanc, Emilie Ndejuru, Félix Couturier, Guillaume Lavoie, Jessica Gagnon, Joanie Duguay, Joannie Thomas, Jonathan Roy, Lisa L’Heureux, Maxime Boudreau, Maxime Catellier, Myriam Thomas, Névé Dumas, Nour Symon, Philippe Garon et Sébastien Bérubé.

C’est sans compter les artistes d’autres disciplines, comme Hugo Rioux, Joe Nadeau, Jonathan Sonier, Marc-André Boudreau, Matt Boudreau, Michelle Smith et Sarah Sandrine Bouchard Cormier.

Place aux voix émergentes

Jessica Gagnon et Guillaume Lavoie, deux poètes dont les plus récents recueils sont parus aux Éditions Perce-Neige cette saison automnale littéraire, participaient au Festival de poésie ce week-end.

Auteur et musicien originaire de Caraquet, Guillaume Lavoie a lu des passages de son recueil lors de l’Apéro-Poésie organisé vendredi et a aussi profité grandement du festival.

Il y a toujours de l’excitation, on voit plein de monde, dit-il. On se fait toujours un petit budget pour acheter les recueils de tout le monde qu’on rencontre ici parce que Jonathan [Roy] fait quand même une bonne sélection d’habitude. Ça inspire, ça rassure.

Jessica Gagnon, de la Première Nation de Matawaskiye [Madawaska], a pour sa part récemment publié son premier recueil de poésie Poussiéreuse aux Éditions Perce-Neige.

Pour Jessica Gagnon, le festival est une bonne manière de pouvoir rencontrer d’autres poètes et de partager l’amour de la poésie. C’est tellement important, ce n’est pas fait comme un salon du livre, c’est vraiment fait comme pour nous autres et pour la poésie, dit-elle.

Nouvelle voix émergente, Jessica Gagnon affirme trouver sa place dans l’univers de la poésie, depuis la publication de son recueil.

Selon Jonathan Roy, il existe en effet une croissance d’intérêt pour la poésie chez la jeunesse de la région. C’est vraiment enthousiasmant de voir à quel point il y a beaucoup de nouvelles voix, dit-il. Cette nouvelle génération-là arrive puis côtoie les générations précédentes, puis tout ça ensemble, c’est super riche.

En leur donnant des opportunités, c’est comme ça que les voix grandissent, ajoute-t-il.

Avec des informations d’Anne-Marie Parenteau et de Jérémie Tessier-Vigneault