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Source du texte: Lecture
Marie Sirois est la lauréate du Prix du récit Radio-Canada 2025 pour son texte Gestation. Le jury, composé de la chroniqueuse et psychologue Nathalie Plaat, de la professeure et essayiste Maïka Sondarjee et de l’écrivain Akos Verboczy, a choisi son récit parmi les cinq textes dans la course finale.
Ce récit est celui de la quête, parsemée d’obstacles, de l’autrice pour devenir mère et écrivaine. Avec émotion et en jouant habilement avec les mots, elle décrit surtout les bas, et non les hauts, de l’attente d’une grossesse, puis les défis de la fécondation in vitro. Elle parle aussi de la perte de ses grands-pères. Je suis une petite-fille sans grands-parents, une mère sans enfant, une artiste sans œuvre
, écrit-elle.
Son récit a d’abord été choisi par le comité de lecture lors de la sélection des 24 récits de la liste préliminaire. Le comité de lecture expliquait son choix ainsi : Un récit intime sur le double désir d’être mère et autrice. Le texte explore les embûches et les deuils traversés. Les citations judicieuses renforcent le propos. À travers l’écriture et la quête de maternité, ce sont les gestes d’amour et les liens qui se révèlent au cœur du récit.
Pourquoi le jury a fait ce choix
Gestation a suscité beaucoup d’émotions chez le jury, qui a été touché par ce récit d’une narratrice qui, d’espoir en désillusion, désire encore et encore accoucher d’une œuvre et d’un bébé
.
Cette double pulsion créatrice est traitée avec finesse, ancrée dans le quotidien concret d’une femme en deuil, et résonne avec des expériences humaines universelles.
Le jury a trouvé que la narration entraînait la personne qui lit « dans le flot du sang et des épreuves, avec une grande justesse de ton, sans jamais verser dans l’emphase ». L’écriture, à la fois précise et sensible, donne corps à l’histoire par une répétition maîtrisée, dont la force expressive, loin d’être lassante, intensifie la portée du récit. Il s’agit d’un texte abouti, bouleversant et d’une remarquable profondeur dans l’exploration des thèmes qu’il aborde.
Un hasard gagnant
Montréalaise depuis toujours, Marie Sirois détient une maîtrise en création littéraire de l’Université du Québec à Montréal. Elle gagne sa vie comme réviseure pigiste et comme gérante d’une salle de sport indépendante qui accueille un club de bateau-dragon, sport qu’elle a longtemps pratiqué.
Le sport et l’écriture sont pour moi complémentaires, deux facettes d’un même élan qui me fait avancer. Aujourd’hui, j’ai délaissé la compétition pour que le sport redevienne ce lieu de paix, de mouvements libres et de joie.
Marie Sirois raconte les circonstances entourant l’écriture et surtout la soumission de son récit aux Prix de la création. C’est une série de hasards qui fait que j’ai gagné. Il a fallu que j’écrive ce texte. Que la revue à laquelle il se destinait le refuse. Que je le soumette au Prix du récit. Qu’il plaise aux lecteurs et lectrices. Qu’il touche le jury…
Je me considère comme chanceuse.
Elle ne croit pas que son texte soit meilleur que les textes des autres finalistes de la liste préliminaire ou des textes de celles et ceux qui n’y figurent pas. Je crois que la sensibilité qu’il exprime a rejoint la sensibilité de ceux et celles qui l’ont choisi, et que tout ça a à voir avec la chance.
Je félicite toutes celles et tous ceux qui ont pris le risque de se faire dire non. Qui ne risque rien n’a rien.
Son premier roman, Anne s’en va, paraîtra au printemps 2026 chez Leméac Éditeur. J’en écris présentement un second, dont le titre de travail est Jour de tempête.
Une bourse de 6000 $ et un séjour d’écriture à Banff
À titre de lauréate du Prix du récit Radio-Canada 2025, Marie Sirois obtiendra une bourse de 6000 $, offerte par le Conseil des arts du Canada (nouvelle fenêtre) et participera à une résidence d’écriture de deux semaines au Centre des arts de Banff, en Alberta (nouvelle fenêtre).
Les quatre autres finalistes du Prix du récit Radio-Canada 2025 se partageront 4000 $, offerts par le Conseil des arts du Canada (nouvelle fenêtre).
Quant à la gagnante de langue anglaise (CBC Non Fiction Prize), il s’agit de Laura MacGregor (nouvelle fenêtre). On peut lire son récit, The Invisible Woman (nouvelle fenêtre), sur le site de CBC Books (nouvelle fenêtre).