Source : Le Devoir
Il a 53 ans, elle en a 32. Ils sont amoureux. Ça a tout d’un cliché, sauf que ce n’en est pas un. Dès qu’on entre chez Simon Roy et Marianne Marquis-Gravel, à Sainte-Thérèse, on sait qu’on a affaire à un amour pas ordinaire. Ces choses-là se sentent.
« Dans La chute, Albert Camus disait qu’il n’existe que trois véritables amours par siècle, lance l’écrivain Simon Roy, sur la terrasse permettant de profiter des premiers chauds rayons du printemps. On en est un, donc il n’en reste que deux pour les autres. »
Les rires fusent sans arrêt entre les deux tourtereaux. Leurs yeux pétillent dès que leurs regards se croisent. Pourtant, depuis quinze mois, chaque jour revêt le fardeau du deuil. Simon Roy est atteint du glioblastome de stade 4, un cancer incurable qui affecte la partie du cerveau responsable du langage. À trois reprises, il a perdu l’usage du langage et a dû tout réapprendre à l’aide d’un orthophoniste, de poésie simple et d’abécédaires pour enfants. La lecture, l’une de ses passions, est ardue. C’est Marianne qui, chaque jour, lui lit quelques pages pendant qu’il s’allonge sur le canapé, les yeux fermés.
En dépit de cette tragédie, l’auteur lançait jeudi un quatrième et ultime roman, Ma fin du monde, rédigé en dix nuits, un an jour pour jour après son diagnostic. « Je suis un gars de projets. En ce moment, avec le cancer qui me brime un peu, mes projets se résument à aller voir des spectacles. C’est comme si je
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