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Source du texte: Lecture
Pendant cette grande messe de la littérature estivale, Claudia Larochelle reçoit au micro Mathieu Belisle. L’essayiste et auteur casse la glace d’un nouveau segment qui s’intitule Carte blanche et en profite pour livrer un monologue poignant sur son amour de la langue française.
Extrait du monologue :
Je voudrais aujourd’hui plaider pour autre chose qu’une résistance inquiète. Je voudrais en appeler à une résistance amoureuse, créatrice, consacrée à l’élaboration vivante de la culture plutôt qu’à l’expression d’une conscience malheureuse. Je voudrais rappeler qu’il ne suffit pas de parler français, qu’il faut aussi se demander ce que nous voulons dire et être quand nous parlons français. Je veux bien qu’on fasse des lois et crée des programmes, reste que parler français n’est pas une fin mais un moyen, qui nous permet d’arriver à ce qui commence.
L’intellectuel André Belleau écrivait ceci : « Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler ». Pour Belleau, il ne s’agissait pas de renoncer à défendre la langue, mais de rappeler que la langue était ce qui nous permettait d’être et de penser, de nous transformer et de devenir meilleurs, que la vie ne devait pas être au service de la langue, que c’est la langue qui devait être au service de la vie.