Une majesté déculottée
Avec sa plus récente bande dessinée, Reine Babette, Rémy Simard n’a pas craint de plonger dans l’absurde. On retrouve la princesse Babette « dans un monde très loin du nôtre », au moment où son destin s’apprête à basculer. Déjà abandonnée par sa mère, qui « a quitté pour un monde meilleur — la Côte d’Azur », la moitié du haut du corps de son père est portée disparue : « Nous avons regardé sous le lit et elle n’y est pas. » Sur-le-champ, la jeune princesse est sacrée reine, couronnée d’une bobette royale. Son premier mandat : retrouver les kidnappeurs qui ont pris la partie supérieure de son père. Tandis que la trame suit une logique rationnelle, qui permet au jeune lectorat de suivre aisément l’histoire, les éléments qui la composent s’appuient sur des ressorts comiques et absurdes, qui se jouent des codes du conte traditionnel. Le ton badin trouve d’ailleurs un écho hilarant dans le détail des planches qui, foisonnantes, sont truffées de gags que l’on prend plaisir à chercher. Du bonbon.
Yannick Marcoux
Reine Babette
★★★ 1/2
Rémy Simard, La Pastèque, Montréal, 2022,72 pages. À partir de 6 ans.
Éloge de la lenteur
Des jours comme ça postule que tous les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Ou plutôt, qu’il nous incombe d’extirper les trésors cachés que le quotidien nous offre. Porté par le texte simple d’Oriane Smith, présenté d’un jet en ouverture, puis découpé en phrases indépendantes pour accompagner les illustrations,
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