Source : Le Devoir
À la mort de son père, Marie se retrouve, malgré elle, propriétaire d’une collection d’antiquités québécoises sans grande valeur : des meubles et des objets désuets, pour lesquels son père a donné toute sa vie, souvent au détriment de sa relation avec sa fille. Le testament est clair : pour toucher son héritage, Marie doit « disposer des biens patrimoniaux de manière moralement responsable ».
Or, à l’ère du clic, l’intérêt pour le patrimoine, comme pour tout ce qui est durable et tangible, est en déclin. Étouffée par le poids du legs de son père, Marie se trouvera vite déchirée par la polarisation d’un monde aux valeurs de plus en plus opposées. Bousculée dans toutes les directions par un conjoint qui ne jure que par la technologie, un ancien ami devenu survivaliste et un antiquaire attaché à l’histoire, l’héroïne devra trouver ses ancrages ailleurs que dans la fuite, le progrès ou le déni.
Dans Gourganes (Stanké, 2017), son premier roman, Alexandra Gilbert amorçait une réflexion sur le retour à la maison comme déclencheur d’une prise de conscience, alors que sa protagoniste devait composer, après un voyage humanitaire en Afghanistan, avec les préjugés de l’Occident et son mythe du sauveur blanc.
Obsolète, qui paraît ces jours-ci en librairie, bouscule encore une fois les croyances et les valeurs du lecteur, en s’attardant cette fois aux décisions et aux actions mécaniques qui rythment son quotidien. À travers le deuil de sa protagoniste, elle remet en question un mode de vie connecté à tout sauf au réel,
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