Source : Le Devoir
Lorsqu’un voisin se laisse tomber du toit de son immeuble, un soir de mai, une jeune femme se découvre une fascination pour cet inconnu. Qu’est-ce qui l’a poussé à sauter ? Et qu’est-ce qui la retient de commettre le même geste ? Entre les étalages de fruits trop mûrs de Parc-Extension, elle erre, en quête des liens qui l’unissent au monde et aux autres, et de ceux qui permettent aux morceaux brisés de son âme de se maintenir en équilibre. Les sens en alerte, elle devient perméable aux bruissements indomptables qui grondent sous les apparences. Clémence Dumas-Côté donne à voir, à sentir et à entendre ce qui nous unit tous dans les interstices du monde ; ces drames quotidiens qui bouleversent les enfants et les laissent grandir avec des blessures. Sans coup d’éclat ou rancoeur, elle cible dans un ballet spontané les brèches imperceptibles d’un monde qui poursuit sa course dans l’indifférence de l’autre, et refuse de les recouvrir, de taire les pulsions qui l’animent, de masquer ce qui, chez elle, ne répond pas aux cadres imposés aux femmes, aux mères. Un murmure empreint de fantaisie, dédié à ceux qui posent le regard plus loin que sur le bout de leur nez.
Glu
★★★ 1/2
Clémence Dumas-Côté, Les herbes rouges, Montréal, 2022, 160 pages
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