André Brassard, sans doute le plus inventif, le plus provocateur et l’un des plus importants metteurs en scène que le milieu théâtral québécois ait connu, s’est éteint. Il avait 76 ans.
Le décès du géant du théâtre québécois aurait été confirmé par Alice Ronfard, une de ses amies de longue date, rapporte La Presse.
Associé depuis le début de sa carrière au personnage comme à l’auteur Michel Tremblay, Brassard aura créé presque toutes les pièces du dramaturge, dont bien sûr les célèbres Belles-Soeurs en 1968 au Théâtre du Rideau Vert qui devaient transformer à jamais le paysage théâtral québécois. Mais Brassard n’aura pas monté que du Tremblay.
C’est d’ailleurs en mettant en scène Jean Genet (« le maudit Genet ! », comme il aimait l’appeler) qu’il s’est d’abord imposé comme un esprit, disons, « original ». Dès 1966, sa mise en scène des Troyennes d’Euripide et surtout celle des Bonnes de Genet aux Saltimbanques, dans le Vieux-Montréal, suscitaient la surprise et ameutaient tout le monde : un diamant pur venait d’émerger.
Bientôt, tout en continuant à monter les Tremblay un à un, dès qu’ils se manifestaient, Brassard se mit à plonger aussi dans un répertoire de plus en plus vaste ; il revisita Shakespeare, Beckett et les classiques grecs, américains et français en prenant un malin plaisir, toujours, à brasser sérieusement la cage du petit milieu de l’époque.
Jeune, Brassard fut une comète, on l’oublie. Un provocateur. Un jeune baveux surdoué qui a redéfini la notion même de mise en scène en scène ici ; le moins que
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