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Marc Séguin ne voudrait pas avoir l’air de jouer au punk, mais les fantasmes de destruction qui ponctuent son nouveau roman, il le reconnaît, sont aussi les siens. Rencontre dans son atelier avec l’artiste selon qui la littérature devrait se méfier de la morale.
Publié à 8h00 ✓ Lien copié Dominic Tardif La Presse
« L’homme soupçonnait les histoires des livres de bercer les consciences pour tuer la vérité. Ou à tout le moins de faire diversion », écrit Marc Séguin dans Un homme et ses chiens, son sixième roman, qui trace le portait complexe, pas toujours flatteur, d’un guide de chasse engoncé dans une certaine incapacité, toute masculine, à dire les marées qui l’habitent. S’il était transposé au grand écran, c’est Roy Dupuis qui l’incarnerait.
« Je ne sais pas où il faut que je trace la ligne entre le personnage et moi », confie avec un petit sourire timide le peintre, rencontré au septième étage des Ateliers 3333, qu’il a inaugurés il y a un peu plus d’un an dans Saint-Michel.
S’il n’est pas en tous points semblable à cet ami des bêtes qui remet en question l’existence même de ce sentiment appelé amour, Marc Séguin partage indéniablement son dédain pour une littérature qui renverrait à son lecteur une image rassurante du monde.
Les derniers chapitres du roman, à propos desquels il est difficile d’écrire sans les divulgâcher, contiennent ainsi plusieurs images équivoques, face auxquelles il serait possible (mais néanmoins erroné) de conclure que la femme idéale, pour l’auteur, est une femme muette.
« C’est sûr que je vais jouer sur le bord du ravin », dit