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Un extrait de Disgrâce
Ils sont barricadés dans le salon de la mère.
L’avocate — Si vous avez des questions sur les conditions de remise en liberté, n’hésitez pas. Vous avez encore ma carte.
La mère — Oui. Merci.
L’avocate — Depuis la dernière fois qu’on s’est parlé, avez-vous été en contact avec quelqu’un d’autre que la famille ?
Le fils — Non. Personne.
L’avocate — Ni par téléphone, messagerie, textos ?
Le fils — Non, rien. Je vous jure. J’ai compris.
L’avocate — Très bien. C’est difficile, mais c’est pas le temps de s’emporter contre qui que ce soit. On sait pas encore de qui on va avoir besoin, jusqu’où tout ça va se rendre. Disons que l’esclandre contre le directeur de la station, ça vous a pas servi.
Le fils — Oui, je sais. J’étais pas…
La mère — Se faire mettre à porte comme ça, quand l’émission porte ton nom.
Le fils — C’était le choc, j’ai pas pensé.
L’avocate — Je sais. Je dis juste — faut s’assurer qu’on n’en est plus là.
Le fils — Non, non, ça va.
L’avocate — Plus de contact avec les plaignantes, évidemment. Vous avez entendu le juge. À ce moment-ci, je rajouterais avec des filles en général ; c’est pas le temps d’aller se consoler dans les bras d’une femme. À part ceux de votre mère, peut-être.
La mère sourit.
Et pas d’échanges par écrit au sujet de tout ça. Ça laisse des traces, ça peut être interprété de toutes sortes de manières.